Je lis cette curieuse anecdote sur le site de “La Vie”:
LE VATICAN FAIT MODIFIER UN ARTICLE DE WIKIPEDIA
Tout a commencé par un article du Fatto Quotidiano, le blog du journaliste italien Gianni Barbacetto, révélant que le jeune Scola [futur archevêque de Milan] avait été renvoyé du séminaire de Milan pour sa proximité avec le tout jeune mouvement Communion et Libération, et que le responsable d’alors, Mgr Nicora, n’aimait guère ces séminaristes d’un genre particulier […]. Wikipédia, citant sa source, écrit donc que l’actuel archevêque de Milan a été de fait renvoyé de son premier séminaire. Quelle ne fut pas la surprise de Gianni Barbacetto de recevoir un appel du directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, “qui me demande avec une extrême gentillesse de lui montrer comment modifier l’article sur Wikipedia car cela pose un sérieux problème à un autre évêque” qui n’est autre que Mgr Nicora, lequel nie purement et simplement l’histoire.
Cela en dit long sur au moins deux problèmes:
1) Le moins que l’on puisse dire, c’est que les tempêtes médiatiques des dernières années n’ont guère profité aux personnes en charge de la communication du saint-siège. Que le responsable de la salle de presse vaticane appelle en personne un journaliste qui n’est pour rien dans l’article de Wikipédia – mis à part le fait qu’il a écrit la phrase source – dépasse l’entendement. N’y a-t-il donc aucun collaborateur au Vatican capable de modifier une page Wikipédia?
2) Bien que l’époque soit sensiblement plus supportable que les années 1970, on constate que les différents “secteurs” de l’Eglise sont encore bien éloignés les uns des autres. Et il ne sert à rien de demander aux journalistes de taire ce qui est parfaitement connu (comme le fait que le futur cardinal Scola avait été “viré” du séminaire de Milan) pour dissimuler cette absence criante d’unité. Il serait bien préférable d’admettre que, au sein même de l’épiscopat, il n’y a pas beaucoup moins de différences qu’au sein du peuple fidèle… et de se concentrer nos efforts d’unité, non pas en direction d’une impossible uniformité, mais en direction d’une charité réelle entre catholiques différents et en direction de ce qui mérite vraiment l’unité, à savoir l’unité doctrinale (qui, paradoxalement, fait les frais de cette inlassable quête d’uniformité).
Comme toujours, le vieil adage devrait nous guider: In necessariis unitas, in dubiis libertas, in omnibus caritas.
« Et il ne sert à rien de demander aux journalistes de taire ce qui est parfaitement connu (comme le fait que le futur cardinal Scola avait été “viré” du séminaire de Milan) pour dissimuler cette absence criante d’unité. Il serait bien préférable d’admettre que, au sein même de l’épiscopat, il n’y a pas beaucoup moins de différences qu’au sein du peuple fidèle »
Au regard du canon 1363 §3 du CIC 1917, une divergence d’appréciation quant à l’idoineté de l’impétrant.