C’est donc désormais de notoriété publique : Mgr Fellay et la Fraternité Saint-Pie X ont répondu aux propositions émises par le cardinal Levada. Selon Jean-Marie Guénois, chroniqueur religieux du Figaro :
Cette réponse sera examinée début janvier par les services concernés mais il apparaît d’ores et déjà qu’elle va ouvrir une nouvelle phase de discussion entre la commission Ecclesia Dei, chargée à Rome de gérer ce dossier et la Fraternité Saint-Pie X.
Les deux parties sont en désaccord sur le Concile Vatican II mais de part et d’autre des sources internes indiquent qu’elles ne renoncent pas à trouver une solution.
Comme on le sait, la Fraternité Saint-Pie X avait toute latitude pour corriger le texte du préambule qui lui était proposé. Une liberté que Mgr Fellay ne s’est pas refusée.
Sur Fecit, celui qui signe Ennemond, faisait remarquer :
On peut légitimement penser que le contenu de sa réponse reprend les éléments de l’entretien accordé par Mgr Fellay dix jours auparavant et le sermon prononcé deux jours plus tôt.
Les passages concernant directement la réponse sont ceux-ci :
” Puisque la note qui l’accompagne prévoit la possibilité d’apporter des clarifications, il me semble nécessaire de les demander au lieu de les refuser a priori. Ce qui ne préjuge en rien de la réponse que nous donnerons. ”
“Vous avez tous entendu qu’il y a eu une proposition de Rome, une proposition qui dit : « nous sommes prêts à vous reconnaître ». Le problème, c’est qu’il y a toujours une condition. Cette condition a pu varier un peu dans la formulation, mais au fond c’est toujours la même. Cette condition est : il faut accepter le Concile. On pourrait résumer la situation actuelle en disant : « oui, vous pouvez critiquer le Concile, mais à une condition, il faut d’abord l’accepter ». Et nous de dire : « qu’est-ce qu’on peut critiquer après ? ». Je crois que c’est un résumé honnête de la situation actuelle. Et il n’est pas difficile de vous décrire notre réponse. ”
” Alors, que fait-on ? Rome nous dit : vous acceptez quand même ! Et nous, nous répondons : on ne peut pas. Aussi ce que nous décidons de faire, en plus de leur répondre qu’on ne peut pas, c’est de leur dire : vous ne voudriez pas regarder les choses un peu autrement ? Vous ne voudriez pas essayer de comprendre, que ce n’est pas la Fraternité qui est un problème. Il y a effectivement un problème dans l’Eglise, mais ce n’est pas la Fraternité ; nous ne sommes un problème que parce que nous disons qu’il y a un problème. Alors nous leur demandons de s’occuper du vrai problème. Nous sommes prêts, nous ne désirons qu’une chose et c’est précisément d’attaquer le vrai problème.”
L’anniversaire du Concile Vatican II pourrait être l’occasion rêvée de réfléchir à ce problème.