Voici ce que je lis ce soir dans la presse belge, de l’agence Belga :
Une dizaine de militants anti-avortement qui manifestaient vendredi devant un planning familial du centre de Bruxelles ont été délogés à coup de tomates par une soixantaine de contre-manifestants. Ces derniers ont estimé que 20 ans après la loi dépénalisant l’avortement, il était scandaleux et dangereux de remettre en cause le droit fondamental des femmes de disposer de leur corps.
Une dizaine de militants anti-avortement de l’association “Génération pour la vie” s’est réunie vers 17h30 rue Saint-Jean Népomucène devant le planning familial Aimer Jeunes. Leur but était de “rendre hommage aux victimes de l’avortement de l’année écoulée et de manifester pour la vie”. Afin de mieux illustrer leur propos, les militants s’étaient munis de pancartes montrant des photos de foetus à différents stades de leur développement. Une soixantaine de contre-manifestants, parmi lesquels des membres d’associations féministes et anti-fascistes notamment, ne l’ont pas entendu de cette oreille et ont rappelé le “droit des femmes à disposer de leur corps et de leur ventre”. Munis de tomates et d’autres légumes, les contre-manifestants se sont fait fort de déloger les militants. Nullement découragés par cet accueil, ces derniers comptent se poster samedi après-midi devant l’église du Finistère située rue Neuve et y distribuer des tracts. Leur objectif: informer les citoyens sur “la réalité de l’avortement”.
La dépêche est un modèle de prise de position apparemment objective. Elle raconte, oui, mais en laissant aux contre-manifestants le bénéfice du qualificatif « anti-fascistes », à eux l’honneur non d’« affirmer » ou de « revendiquer » mais de « rappeler » le « droit des femmes à disposer de leur corps ».
Vous noterez aussi que ces défenseurs des droits ont balancé des tomates et autres légumes sur des manifestants pacifiques, inoffensifs et en bien moindre nombre qu’eux. Mais ce n’est pas de la violence, non, pas du tout. Pour ça il faut jeter des œufs et viser les honnêtes spectateurs de l’art blasphématoire et contemporain !