La revue québécoise Égards, qui s’intitule elle-même « revue de la résistance conservatrice », vient de publier son trente-troisième numéro. Ce nouveau volume consacre son dossier à Joseph de Maistre présenté en ouverture par l’écrivain Jean Renaud, directeur de la publication, à travers un jeu de mot comme un « maître ». Outre Jean Renaud et son « Prélude à un Maistre » ainsi que son article « Raison et barbarie : contre les Lumières », on trouve dans ce dossier un article du Français Nicolas Mulot, intitulé « Joseph de Maistre, prophète de la réversibilité » ainsi que (et certainement plus intéressant) un article de l’Américain, peu connu en France, Orestes A. Brownson (1803-1876) sur « Constitutions politiques : sur un ouvrage de Joseph de Maistre ».
Dans son prélude, Jean Renaud écrit :
L’orthodoxie catholique est la vérité, parce qu’elle incarne le plus grand accueil et le plus large, la pensée la plus audacieuse, la plus aventureuse, infiniment attentive à la totalité du réel. L’authentique orthodoxe héberge toutes les vérités ; elle n’en rejette aucune ; sans cesse tendue vers l’universel elle met chaque chose à sa place et ne méprise presque rien. Qui n’effleure pas l’hérésie prouve, par le fait même, qu’il s’est éloigné de l’orthodoxie. Le vrai, parce qu’il est le vrai, frôle tous les abîmes. Il habite de larges espaces, hors desquels l’on en rencontre qu’étroitesse ou confusion. En sens, l’orthodoxie inclut l’hérésie, puisque celle-ci n’existe que dissociée. Le mal sépare, isole, oppose des vérités qui ne sont elles-mêmes que toutes ensemble.
Un telle déclaration mérite assurément que l’on s’arrête et que l’on fasse connaissance avec cette revue de nos cousins d’outre-Atlantique. On pourra lire des extraits du dernier numéro sur le site d’Égards. On ne risque pas de s’égarer en mauvaise compagnie ni dans des sentiers in-intélligents.