John-Henry Westen de LifeSite rapporte les propos clairs du représentant du Saint-Siège auprès de l’ONU, le P. Philippe Bené, lors d’une réunion du Troisième comité de l’Assemblée générale mardi dernier. Il a réitéré l’opposition du Vatican au préservatif, y compris dans le but d’éviter le sida. Il est intéressant de noter que l’on discutait précisément à propos des Droits de l’enfant, ce qui évoque à la fois le fait de ne pas « éviter » l’enfant comme une MST, et le devoir de ne pas imposer aux jeunes une fausse moralité contraire à leur dignité d’être humains en leur prêchant la capote.
« Le Saint-Siège n’approuve d’aucune manière la contraception ou l’utilisation de préservatifs, que ce soit comme moyen de planification familiale ou dans le cadre de programmes visant à éviter le virus HIV et le sida », a-t-il déclaré.
Ce n’est qu’une répétition mais elle est en soi une nouvelle dans la mesure où une certaine presse voudrait croire que depuis l’an dernier et le livre d’entretiens de Benoît XVI avec Peter Seewald la position du Pape et du Vatican auraient évolué vers plus de « libéralisme » ou de « tolérance » : des journaux et des commentateurs réputés sérieux ont soutenu alors que le Saint-Père justifiait le recours au préservatif s’il s’agissait d’éviter de transmettre le sida, voire qu’il l’approuvait tout à fait dans ce cadre.
On y avait même vu une tentative de revenir sur une tempête médiatique après des propos de Benoît XVI lors de sa première visite papale en Afrique, où il avait déclaré que la politique du préservatif était même de nature à aggraver les problèmes de contamination virale. Cela lui avait été si peu pardonné que des gouvernements occidentaux (France, Espagne, etc) avaient dénoncé ses propos et le parlement belge s’était même offert le luxe du ridicule en condamnant la prise de position par 95 voix contre 18.
Lors de son voyage au Bénin la semaine dernière Benoît XVI n’a pas évoqué directement le préservatif mais a souligné que le sida est un « problème éthique » dont les solutions se trouvent dans « l’abstinence sexuelle, le rejet de la promiscuité sexuelle et la fidélité au sein du mariage » : pas exactement une justification du préservatif, mais certains journaux ont encore voulu y voir une édulcoration de la doctrine morale catholique.
Les propos du P. Bené montrent qu’il n’en est rien.
Westen commente : « Cela démontre qu’il existe une nouvelle stratégie de la hiérarchie de l’Eglise catholique de se confronter à la culture de manière directe même sur les cas les plus difficiles. Il semble que la tactique souvent utilisée – et inefficace – d’éviter les situations difficiles, d’obscurcir les questions ou de s’engager dans la compromission, soit en train d’être mise de côté. »