Non, ce n’est pas une blague. Dans l’affaire de la faillite de la dénomination protestante Crystal Cathedral Ministries de Garden Glove (Californie) entraînant la mise en vente de la “cathédrale” prétentieuse et moche voulue par le fondateur de ce “ministère”, le pasteur Robet H. Schuller, un juge des faillites du comté d’Orange (Californie) a accepté le 17 novembre l’ultime offre de rachat proposée par l’évêque d’Orange, Mgr Tod D. Brown (qui vient d’ailleurs de fêter ses 75 ans, l’âge de la retraite pour les évêques), surenchérissant sur celle de la Chapman University qui était pourtant le choix des administrateurs du “ministère”. Le rachat est donc par jugement attribué au diocèse d’Orange qui avait successivement proposé 50 millions de $, puis 53,6 millions et enfin, le 14 novembre, 57,5 millions… Combien de millions de $ supplémentaires faudra-t-il pour transformer ce temple d’un mégalomane en cathédrale catholique ? L’évêque ne l’a pas précisé. Il a fait le choix d’acheter cette construction qui déroge à tous les canons de l’architecture catholique plutôt de que faire construire une nouvelle cathédrale qui exprimerait la doctrine catholique. Une herméneutique de la rupture. Une de plus. Affligeante obnubilation, comme sont affligeantes les remarques de l’évêque sur cette « merveilleuse structure » ou sur « les extraordinaires résultats » du “ministère” du Dr. Schuller – qui s’est tout de même achevé par une retentissante faillite et la mise à l’écart du fondateur… – et ses « hommages » au pasteur et fondateur ! J’ignore si Mgr Brown a encore toute sa tête, mais ce qui est sûr c’est qu’il n’a aucun goût ni pour l’art ni pour la liturgie – qu’il célébrait déjà n’importe comment quand il était évêque de Boise City dans l’Idaho. Comme le bâtiment ne pourra pas immédiatement être utilisé comme cathédrale par le diocèse désormais propriétaire, l’évêque d’Orange en accorde l’utilisation pendant trois ans aux protestants de Crystal Cathedral Ministries…
Cher ami, Daniel Hamiche. C’est moi qui ai gagné mon pari dans cette histoire. Je ne suis pas fier outre mesure de cette victoire. Car effectivement vos critiques sur l’esthétique et sur la fonctionnalité liturgique de cette “cathédrale” prétentieuse sonnent justes.
Mais je sentais qu’il ne pouvait en être autrement. Même la laideur doit se courber devant le Christ-Roi (que nous fêtons en ce dernier dimanche de l’année liturgique) et se mettre à son service.
Car cette cathédrale de verre n’a qu’un seul mérite, mais il est grand : elle existe, qu’on le veuille ou non. Imaginez-vous qu’elle se soit mise au service du diable ? Je ne l’imaginais pas. Elle appartient au Christ.
On pourrait d’ailleurs la transformer en basilique, par exemple du Sacré-Coeur, plutôt qu’en cathédrale. Et construire une cathédrale plus modeste,adaptée pour le diocèse.
Il est vrai qu’alors elle ne serait plus “LA” cathédrale !