L’agence de presse romaine Zenit a interrogé Mgr Norvan Zakarian, primat du diocèse de l’Église apostolique arménienne de France.
L’Église exhorte les individus, les peuples, les nations et les États à partager sa préoccupation de rétablir et consolider la paix, en insistant en particulier sur le rôle central du droit des gens. Le pardon réciproque ne doit pas supprimer les exigences de la justice ni, encore moins, entraver le chemin qui conduit à la vérité : justice et vérité représentent plutôt les conditions concrètes de la réconciliation.
Parlant au nom d’une communauté nationale et religieuse qui a subi l’un des plus épouvantables massacres de l’époque contemporaine (le génocide des Arméniens, en 1915, a coûté la vie à un million environ d’Arméniens, soit à peu près le tiers de la population arménienne de l’empire ottoman), Mgr Zakarian ne parle pas pour ne rien dire: par la faute de la Turquie, aucun pardon n’est actuellement possible, puisqu’aucune reconnaissance du génocide n’est simplement envisagée par l’Etat turc. Les Arméniens peuvent bien pardonner. Rien n’y fera: aucune réconciliation ne peut se faire sans vérité et sans justice.