Les lecteurs de Riposte catholique sont, pour la plupart, au courant de la polémique scientifique (à la fois historique et théologique) qui enfle de l’autre côté des monts à propos de l’interprétation de Vatican II.
Nous avons maintes fois parlé du fameux discours à la curie du 22 décembre 2005, dans lequel Benoît XVI opposait herméneutique de continuité et herméneutique de rupture. Mais il faut mentionner aussi les livres de Mgr Gherardini, important théologien romain (notamment directeur de la prestigieuse revue Divinitas), ou encore, tout dernièrement, celui du professeur de Mattei.
Ce dernier, historien catholique bien connu en Italie, vice-président de l’équivalent du CNRS français, a reçu pour sa monumentale étude historique de Vatican II, “Il Concilio Vaticano II. Una storia mai scritta” [Le concile Vatican II. Une histoire jamais écrite], le prix Acqui Storia.
Le jury de ce prix est composé d’universitaires de tout bord, mais son président, le professeur Guido Pescosolido, a démissionné pour se désolidariser de cette décision. Le vaticaniste Sandro Magister, qui suit chaque étape de cette passionnante controverse, explique ainsi cette démission:
D’après le professeur Pescosolido, le livre de de Mattei serait gâté par un esprit de militantisme anti-conciliaire incompatible avec les canons de l’historiographie scientifique.
Mais il est troublant de constater que personne ne songe à déclarer que le “militantisme progressiste” des historiens de “l’école de Bologne” (ceux qui ont contribué à la volumineuse histoire du concile dirigée par les professeurs Alberigo et Dossetti) soit “incompatible avec les canons de l’historiographie scientifique”.
Y aurait-il dans l’université un bon et un mauvais militantisme?
Pour ma part, il me semble que l’on peut fort bien être “spectateur engagé”, selon le mot de Raymond Aron, et respecter les canons de la controverse scientifique. L’essentiel est n’être pas de mauvaise foi et on voit mal que le professeur de Mattei soit de mauvaise foi.
En tout cas, ce que révèle cette affaire, c’est deux choses apparemment contradictoires:
1) Que le débat commence enfin à s’ouvrir sur Vatican II. Au moins sur l’interprétation historique de l’événement, mais aussi, déjà, et sans doute de plus en plus dans les années à venir, sur l’interprétation théologique des textes.
2) Que les esprits demeurent extraordinairement fermés. Démissionner de la présidence d’un jury parce que l’on ne partage pas les options de l’ouvrage récompensé ne me semble pas le signe d’une remarquable ouverture d’esprit!
Il serait bon que nous, fidèles catholiques, à la fois attentifs à cette controverse et nécessairement plutôt spectateurs qu’acteurs, prions pour que nous puissions sereinement traiter les vraies questions que pose le concile, dans un esprit de fidélité à la Tradition et au Magistère.
C’est drôle, cette difficulté que vous avez à comprendre les choses les plus simples.
L’Ecole de Bologne, comme son nom l’indique, est un groupe de chercheurs qui, ensemble, ont donc proposé cette Histoire du Concile Vatican II en 5 volumes avec de très nombreux collaborateurs.
“L’histoire jamais écrite” est l’oeuvre d’un seul homme, certes historien mais aussi très militant et très opposé aux enseignements dogmatiques et pastoraux votés par l’immense majorité des évêques catholiques et par deux papes – excusez du peu – dont il cherche à montrer qu’ils sont incompatibles avec l’enseignement bimillénaire de l’Eglise catholique… Il faudrait aussi prouver qu’il y a un enseignement bimillénaire de l’Eglise catholique – hors l’Ecriture – mais je pense que la tâche est par trop immense pour le petit homme.
Bref, alors que notre monde est en proie à des problèmes qui ne sont pas sans rappeler ceux de la fin des années 20 du siècle passé, il ne faudrait pas que les mauvaises solutions repoussées alors par les papes (de Pie X – pour une fois qu’il a fait quelque chose d’intelligent dans sa vie, il faut le souligner même s’il n’a pas publié sa condamnation à Pie XI et même Pie XII)soient acceptées aujourd’hui.
Il y a encore beaucoup à écrire sur Vatican II mais pour montrer surtout qu’on est resté en deça de ses intuitions et de ses textes et qu’on ne l’a toujours pas mis en acte. Le jour d’ailleurs où sera abrogée l’autorisation de célébrer l’ancien rite – rite célébré en contrevenance avec l’enseignement explicite de Sacrosanctum Concilium – on aura grandement avancé sur ce chemin !
Oui… il a fallu attendre le Pape Benoit XVI pour enfin oser confirmer ce qu’il a dit et écrit sur le concile oecuménique Vatican II dans son livre “Ma Vie “… et enfin admettre officiellement et publiquement dans son préambule remis à Mgr Fellay en octobre 2011 que les textes du Concile Vatican II peuvent être soumis à un examen critique au sujet de leur continuité ( pastorale) avec les 20 conciles précédents…
A Erasmus Minor :
Je vous cite : “Pie X, pour une fois qu’il a fait quelque chose d’intelligent dans sa vie”.
Par cette seule phrase scandaleuse, vous vous discréditez complètement. Vous oubliez qu’il s’agit de SAINT Pie X. Et puisque vous ne reconnaissez pas ce qui est saint, tous vos avis au sujet de choses éminemment élevées et saintes sont nuls et non avenus.
Erasmus minuscule, votre haine vous aveugle a tel point que vous etes incapable de lire. Summorum Pontificum dit expressis verbis que le rite romain traditionnel n’a jamais ete aboli: “numquam abrogatam”. Allez cracher votre bave haineuse ailleurs qu’ici.
Je ne suis pas sur qu’Erasmus Minor tienne ici des propos haineux. Tant d’autres s’en chargent déjà dans ces commentaires…