Dès demain, une campagne de communication du gouvernement vantera la contraception, et surtout l’existence d’autres moyens que la pilule, sur les ondes et à la télévision. Elle doit être présentée officiellement à 14 h par Nora Berra, secrétaire d’Etat à la Santé, en compagnie de responsables de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES).
Voici ce qu’en dit l’AFP sur google « hosted news » :
La campagne vise en particulier “les femmes de 20 à 35 ans sous contraceptif oral”. Elle “interroge l’adéquation de leur contraception avec leur situation personnelle et rappelle qu’en cas d’oublis fréquents, d’autres modes de contraception peuvent être envisagés”, souligne le ministère.
Malgré une large diffusion de la contraception en France, on compte 200.000 IVG par an. Deux grossesses non prévues sur trois surviennent chez des femmes sous contraception.
La pilule est le moyen le plus utilisé (60 % des femmes utilisant une contraception), suivie du stérilet (23 %), puis du préservatif (10 %), selon des chiffres figurant dans un rapport de 2010 de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Les autres moyens sont l’implant, le patch ou l’anneau contraceptifs.
La pilule est d’une efficacité en principe quasi totale, mais sa prise quotidienne pose des difficultés, expliquait l’Igas, rappelant qu’une femme qui prend la pilule de 17 ans à 50 devra prendre, sans oubli, 8.000 comprimés.
Près de 21 % des grossesses non prévues en 2005 étaient observées chez des femmes qui était sous pilule.
En 2007, l’Inpes avait déjà lancé une campagne avec comme slogan « La meilleure contraception, c’est celle que l’on choisit ».
Pour l’IGAS, la contraception orale « reste inspirée par le schéma d’une sexualité prévisible et régulière dans le cadre d’une relation de couple stable » qui n’est plus nécessairement en adéquation avec la sexualité d’aujourd’hui.
L’IGAS notait aussi que prendre la pilule peut être compliqué pour les jeunes filles, en particulier si elles doivent dissimuler leur vie sexuelle à leur famille, ou pour les femmes en situation de fragilité (violences, précarité…).
Enfin, toujours selon ce rapport, les médecins prescrivent trop systématiquement la pilule, souvent faute de formation suffisante pendant leurs études.
Notez bien tous les constats : le taux des « IVG », le nombre d’avortements sur des femmes sous contraception, les 8.000 comprimés à avaler au cours d’une vie, la montée de l’activité sexuelle imprévisible, les jeunes filles qui « doivent » dissimuler leur vie sexuelle, les pilules prescrites « trop systématiquement »…
J’écrivais ici le mois dernier que la pression monte pour les contraceptions définitives (stérilisations proprement dites) ou de longue durée.
C’est bien cela qui est en cours.
La revue internationale Contraception a justement diffusé aujourd’hui les résumés des nouveaux articles publiés dans sa nouvelle édition. On y apprend les résultats d’une étude menée auprès de 5.048 femmes adolescentes et jeunes adultes – très exposées en tant que telles aux grossesses non désirées, précise le résumé – pour connaître leur degré d’acceptation des contraceptifs de longue durée réversible. Elles étaient toutes engagées dans le programme CHOICE qui en fait la promotion.
70 % d’entre elles (3.557) ont effectivement choisi un contraceptif de longue durée. Parmi les 14-17 ans, 69 % ont accepté un tel dispositif qui les stérilise au moment de la puberté, contre 61 % des 18-20 ans. 63 % de ces jeunes filles de 14-17 ans ayant opté pour le contraceptif longue durée ont accepté un implant, alors que 71 % de leurs aînées sous contraceptif de longue durée ont opté pour un dispositif intra-utérin (abortif très précoce).
Conclusion : les jeunes acceptent les dispositifs de longue durée. Ou plus exactement (l’étude ne le dit pas) sont réceptives à la propagande en leur faveur.
Eh bien, la France s’y met aussi.