Le dernier numéro de l’excellent Homme Nouveau nous donne quelques chiffres intéressant sur la situation des séminaires en France :
Dans une enquête de la Conférence des Évêques de France de novembre 2010, il était indiqué que le nombre des séminaristes diocésains était passé de 756 séminaristes diocésains au 15 novembre 2009, à 732 au 15 novembre 2010, soit une nouvelle baisse de 3 %. Ces chiffres officiels comptabilisaient à juste titre les étudiants de communautés nouvelles qui vont être utilisés, après leur ordination, dans les rangs des prêtres diocésains. Mais ils comprenaient aussi des religieux, des séminaristes étrangers envoyés par leurs diocèses d’origine pour une formation en France, et aussi, dans le cas du Séminaire français de Rome, des prêtres déjà ordonnés. En 2009, en ajoutant séminaire par séminaire le nombre exact des candidats destinés effectivement aux diocèses de France, on arrivait à moins de 700. Mais on pouvait parfaitement rajouter au nombre des séminaristes diocésains français, la cinquantaine de séminaristes de la Communauté Saint-Martin, les religieux en formation de la Communauté Saint-Jean destinés à un apostolat dans les diocèses de France, les séminaristes du Chemin néo-catéchuménal formés dans des séminaires propres, dans la mesure où ils se destinent à un apostolat en France, et d’autres encore, membres de communautés comme la Communauté Saint-Thomas-Becket. De sorte que l’on peut tenir pour globalement exact, à titre indicatif, le nombre donné par la CEF de jeunes gens qui se préparaient en 2010-2011 à être prêtres dans les diocèses de France, voire même à l’arrondir à 740.
Le décompte des séminaristes français « extraordinaires » (se destinant à la célébration habituelle de la forme extraordinaire) est théoriquement beaucoup plus facile, à l’unité près. Il faut cependant apporter ici aussi des correctifs en deux sens : les séminaristes français des communautés Ecclesia Dei sont parfois envoyés dans des ministères étrangers ; mais inversement, certains séminaristes diocésains sont désormais expressément destinés à pratiquer la forme extraordinaire du rite romain (ceux de la Société missionnaire de la miséricorde divine, dans le diocèse de Toulon, ou d’autres séminaristes diocésains individuels). En 2010, pour s’en tenir aussi à des évaluations globales (mais basses), on décomptait : 140 séminaristes « extraordinaires » français, dont 50 pour la Fraternité Saint-Pie X, dont on peut espérer un prochain accord avec Rome. La proportion de séminaristes à strictement parler « extraordinaires » était donc de 16 % (près de 20 %, si l’on ajoute les séminaristes diocésains « extraordinaires », et qu’on les retranche des séminaristes diocésains « ordinaires »). Le chiffre en fait était stable mais la proportion était en croissance (à cause de la décroissance des « ordinaires »). Il est donc probable que le chiffre des ordinations « extraordinaires » restera lui aussi stable dans les années à venir, mais que la proportion (15% aujourd’hui) va continuer à croître. Mais la croissance pure et simple du nombre des séminaristes extraordinaires se manifeste désormais hors des instituts traditionnels spécialisés.
Sur 732 séminaristes officiellement recensés par la CEF en 2010, 68 étaient issus de communautés nouvelles. Autrement dit, sur 880 séminaristes français (740 ordinaires et 140 extraordinaires), l’apport des « extraordinaires » est le double de celui des communautés nouvelles : environ 16 % de séminaristes « extraordinaires » pour 8 % de séminaristes des communautés nouvelles (si l’on ajoutait les séminaristes des Communautés Saint-Martin et autres, qui ne sont « communautés nouvelles » qu’au sens large de communautés récentes, on arriverait à 11 %). Il faut surtout noter que les responsables diocésains et les cadres des séminaires constatent qu’une proportion notable des séminaristes « ordinaires » (20 %, assez communément) exprime désormais ouvertement une demande biformaliste.