Els Borst, principale promotrice de la loi d’euthanasie aux Pays-Bas alors qu’elle était ministre de la Santé en 2001, vient de recevoir le prix « Paul van Eerde », doté de 5.000 euros, dans le cadre de l’association néerlandaise pour la fin de vie volontaire (NVVE), qui milite pour le droit à l’euthanasie pour les « fatigués de vivre ».
L’ancien ministre voit récompenser ainsi ses prises de position lors du débat sur la loi d’euthanasie : elle avait avancé que la souffrance liée à la conscience de devenir dément devait constituer un motif d’accession à la demande d’euthanasie. Le jury a voulu ainsi saluer sa « démarche nuancée » qui a permis de mettre ce sujet sensible sur le tapis : « Elle est à l’origine du développement d’une ouverture sociétale et politique par rapport à cette problématique difficile et elle a obtenu l’adhésion de la majorité de la Chambre. Bien que l’euthanasie sur les personnes aux premiers stade soit devenue légale depuis lors, peu de médecins sont prêts à fournir l’aide à mourir aux personnes qui la demandent dans cette situation », ont-ils jugé.
Question pour le moins disputée. Mais en lui accordant le prix Paul van Eerde, le jury a voulu saluer la manière dont Els Borst continue de se mobiliser pour trouver une solution à cette problématique.
Qui est Paul van Eerde ? Il était chimiste, et avait fait l’objet d’un diagnostic de démence. Il ne voulait pas subir la maladie jusqu’à son terme et s’était arrangé pour obtenir des médicaments létaux qu’il a absorbés, « en accord avec sa famille », avant le moment où il pensait devoir sombrer dans la démence profonde. Son histoire a fait l’objet d’un documentaire télévisé.
Le tout premier prix Paul van Eerde a été attribué l’an dernier à sa propre famille. Celle-ci en a offert le montant au centre Alzheimer universitaire d’Amsterdam, qui développe un portail web sur la maladie comprenant une section « euthanasie en cas de démence ».