Mon confrère Christophe Saint-Placide rapporte les nombreuses discussions autour du Concile Vatican II, dont le premier acteur est le Saint-Siège, avec le fameux préambule communiqué au supérieur de la Fraternité Saint Pie X, dont le communiqué officiel disait :
Ce préambule énonce certains des principes doctrinaux et des critères d’interprétation de la doctrine catholique nécessaires pour garantir la fidélité au magistère de l’Église et au “sentire cum Ecclesia”, tout en laissant ouvertes à une légitime discussion l’étude et l’explication théologique d’expressions ou de formulations particulières présentes dans les textes du concile Vatican II et du magistère qui a suivi.
Et sur Summorum Pontificum Observatus, la remarque est faite : il n’y a pas de débat en France, contrairement à l’Italie où bon nombre de prélats et d’intellectuels réclament des éclaircissements sur des “formulations particulières” de textes du Concile.
La Croix, de son côté, rapporte que
L’année 2012 sera, pour la France, une année de débats autour du concile Vatican II.
Nous sommes toute ouïe. Voici ce qu’écrit Isabelle de Gaulmyn :
La première étape aura lieu le dernier week-end de mars 2012, à Lourdes. Les évêques de France vont inviter 3 000 catholiques, engagés dans l’Église, pour examiner les fruits de Vatican II, et surtout son actualité aujourd’hui. L’idée, détaille Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques, c’est de proposer de la formation, mais aussi susciter un débat : « nous devons éviter l’autojustification, ne pas simplement repasser les cassettes du passé, mais vraiment examiner la signification aujourd’hui de ces textes ». « L’enjeu est important, dans un contexte difficile où l’Église se cherche, poursuit le porte-parole de l’épiscopat : nous devons revenir aux fondamentaux de la foi. Lorsque l’on vivait la foi comme une pratique sociologique, le credo semblait un acquis. Ce n’est plus le cas aujourd’hui ».
En fait, on ne voit pas bien où se situe le “débat”. Ma consoeur poursuit :
[Chaque diocèse] a été invité à célébrer le jour anniversaire du concile, à savoir le 12 octobre. C’est le jour aussi choisi par Benoît XVI pour marquer le commencement de l’Année de la foi. À Lyon, le cardinal Philippe Barbarin a d’ores et déjà réservé le centre d’exposition Eurexpo, pour une grande fête le dimanche 14 octobre 2012, marquée par une célébration pour laquelle il espère plusieurs milliers de personnes. L’après-midi du dimanche sera justement consacré à des enseignements autour de Vatican II. Autre initiative déjà lancée, à Paris, mais pour les jeunes cette fois. Faisant écho au message du concile pour les jeunes envoyés par Paul VI et les Pères conciliaires, un projet réunit des jeunes « de toutes sensibilités » sous l’appellation « Youcoun » (pour « the youth council »), avec pour objectif de faire connaître le concile aux nouvelles générations. Mais là encore, sans gommer les zones de désaccords et de confrontations : « conscients que l’instauration d’un dialogue interreligieux, tout comme la commémoration d’un concile qui fait encore débat rencontrera parfois de lourdes difficultés, disent les initiateurs, notre détermination s’appuiera sur un respect mutuel et un enracinement toujours renouvelé dans le Christ et la foi chrétienne ».
De fait, de débat, il n’y a pas. Chacun est appelé à “célébrer“, à “commémorer” cet évènement historique. Pour trouver un débat, il faut sortir du canal des diocèses pour se tourner, par exemple, vers le blogue de l’abbé de Tanoüarn.