Et, somme toute, c’est logique. L’Autrichien Carl Djerassi, qui a fait l’objet récemment d’un long portrait laudateur dans les colonnes du Monde, a fortement contribué à séparer acte sexuel et procréation par son rôle dans le développement de la pilule contraceptive, jouant un rôle important dans la recherche qui a abouti à la première molécule mise sur le marché grâce à Gregory Pincus. (A voir ici).
Cet humaniste – amateur des lettres et des arts – était l’invité d’une émission de débat de la BBC où il a expliqué favoriser la procréation artificielle par rapport à la fécondation naturelle qui conduit à 50 % de grossesses non planifiées et à 25 % supplémentaires de grossesses non désirées, une situation impossible selon le chercheur.
D’où son rêve de voir achevée la rupture entre procréation et relations charnelles – penser que les conceptions naturelles sont meilleures est une vision purement romantique, dit-il – au profit d’une technique raisonnée par laquelle les jeunes hommes et jeunes femmes congèleraient leurs gamètes avant d’avoir pris trop d’années, lorsque les cellules reproductrices sont de meilleure qualité. Pour pouvoir les utiliser plus tard, et même quelques années après l’arrêt de l’horloge biologique de la femme…
Toute grossesse serait alors forcément voulue et donc facteur de stabilité et de bonheur.