D’ici à demain, rapporte LifeSite, la Cour suprême des Etats-Unis du Mexique doit rendre une décision sur la constitutionnalité de deux amendements qui protègent les droits des enfants à naître dans deux Etats mexicains. L’enjeu est de taille puisqu’il concerne au total 18 Etats mexicains qui ont inscrit de telles dispositions dans leurs constitutions, alors que le District de Mexico, lui, autorise l’avortement depuis plusieurs années.
C’est un juge (dit « ministre ») de la Cour suprême, Fernando Franco, qui a pris l’initiative d’un projet de décision sur les amendements en écrivant : « On ne peut donner la préséance à aucun droit – même pas le droit à la vie – sur un autre droit constitutionnel. » Ce relativisme forcené s’accompagne de prises de position clairement orientées en faveur d’un supposé « droit » particulier : celui des femmes dont le juge explique que les amendements pro-vie les « dégradent » en les cantonnant « dans un rôle déterminé et en leur imposant un fardeau disproportionné » qui « n’est pas seulement incompatible avec la dignité des femmes, spécialement celles qui ne veulent pas procréer, mais aussi avec leurs droits individuels et leurs libertés fondamentales, et plus concrètement leur liberté reproductive, qui est protégée par la constitution et par les traités ».
La décision proposée par le juge Franco sera adoptée si elle recueille 8 voix sur 11. La manœuvre, si elle réussit, montrerait une fois de plus combien les partisans de la culture de mort se moquent des décisions majoritaires dès lors qu’elles ne vont pas dans leur sens…
Plus de 140 organisations pro-vie au Mexique se sont mobilisées au sein d’une coalition « Union des volontés » qui s’est engagée à combattre « par tous les moyens légaux et autorisés » le propos du juge Franco de faire « approuver le crime abominable de l’avortement » dans l’ensemble du pays. Le Service de communication du diocèse de Mexico précise que la Coalition a annoncé son action dimanche dans la cathédrale métropolitaine de la ville dans un communiqué adressé au cardinal Norberto Rivera, archevêque de Mexico.
« C’est une véritable agression contre la dignité humaine, face à lesquelles nous, catholiques, ne pouvons rester sans rien faire, passifs et silencieux, sans commettre un grave péché d’omission », a déclaré le porte-parole de la Coalition, qui a appelé à une « intense » journée de prières pour la vie, « spécialement pour demander à la Vierge de Guadalupe la conversion des ministres de la Cour suprême de Justice de la Nation, et de tous ceux qui portent atteinte à la vie humaine ».
Derrière ce lien, les adresses courrielles des juges.
Une manifestation de deux heures devait ensuite réunir dimanche au « Monument à la Mère » de la ville quelque 500 personnes autour du slogan : « Si tu veux la paix, défends la vie ».
Le cardinal Norberto Rivera avait prêché contre l’avortement au cours de la messe dominicale en expliquant que « ce n’est jamais une solution » et insistant sur le fait que l’Eglise veut aller à la rencontre des femmes qui sont sous pression de la part de leurs familles, de leurs employeurs et d’elles-mêmes, pour leur rappeler, à chacune, la valeur de la maternité, et les aider personnellement à résoudre les problèmes auxquels elles font face. « Une injustice ne peut pas être réparée au moyen d’une autre injustice », a-t-il rappelé.
Rejetant en même temps toute forme d’avortement et la procréation assistée qui ne respecte pas la vie « comme un don qui possède une dignité personnelle unique et irremplaçable » : « Il faut éviter de substituer à la logique de l’amour celle de la reproduction qui voudrait que l’être humain soit un produit de marché ».
Evoquant la prochaine décision de la Cour suprême, le cardinal a jouté que « la violence dans le pays commence avec le mépris de la vie à son commencement ».