Doris Stump |
C’est ce que propose un projet de résolution soumis à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (ACPE) par la socialiste suisse Doris Stump. Plus largement, son texte propose d’enquêter sur le déséquilibre entre les naissances de filles et de garçons en Albanie, Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie, où la sélection prénatale est soupçonnée de conduire à l’avortement des filles. On compte ainsi 112 garçons pour 100 filles dans les trois premiers pays, 111 pour 100 en Géorgie.
La commission sur l’Egalité des chances de l’ACPE a adopté le texte le 12 septembre ; les quatre pays mis en cause sont invités à enquêter sur les causes, les raisons et les mécanismes qui aboutissent à ces déséquilibres, à vérifier si certaines régions sont plus touchées que d’autres, à former les personnels médicaux en vue d’éviter l’avortement sélectif et à « relever le statut des femmes dans la société ».
Plus radicalement encore, la commission estime que les Etats membres du Conseil de l’Europe (47 Etats dont la France) devraient recommander aux hôpitaux publics de demander aux médecins « de ne pas révéler le sexe du fœtus ».
Mais le projet reste forcément paradoxal puisqu’il ne veut en rien toucher à la sélection eugénique : « Selon la commission, la sélection prénatale en fonction du sexe ne devrait être employée qu’aux fins exclusives de prévenir les maladies héréditaires graves liées au sexe, dans le cadre de l’avortement légal ou de l’utilisation de technologies de procréation assistée », assure cette dépêche.
L’ACPE devrait se prononcer sur cette résolution lors de sa prochaine séance plénière, du 3 au 7 octobre prochain.