Une jeune femme a été victime d’une attaque cérébrale après avoir pris la pilule du lendemain qui est en vente libre en Espagne depuis deux ans. Son cas a fait l’objet d’un article publié par l’Hôpital de la Paz de Madrid ou elle a été soignée, dans la revue scientifique Medica Clinica, en vue d’alerter sur les risques associés à la molécule, rapporte ACIPrensa.
La jeune femme a présenté les symptômes de « l’ictus » ou infarctus cérébral 12 heures après avoir pris le comprimé, avec une perte de sensibilité sur la partie droite du corps.
« Avec les données dont nous disposons nous ne pouvons affirmer avec certitude » le lien de cause à effet « mais nous pouvons dire qu’il y a une relation de temporalité de cause à effet et une possible association entre cette pilule et l’ictus », écrit le chef du service de neurologie de l’hôpital, Exuperio Diez Tejedor. Il estime que « la vigilance quant à ces effets adverses est chaque jour plus nécessaire, vu l’accessibilité plus grande de ces produits pharmaceutiques ».
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Ce spécialiste estime que ces effets pourraient être liés à l’œstrogène synthétique levonorgestrel, principe actif « mille fois plus élevé » dans la pilule du lendemain que dans les contraceptifs hormonaux ordinaires.
Dans une déclaration à Europa Press la ministre de la Santé espagnole, Leire Pajin, a pourtant insisté pour dire que rien n’était certain : « On parle seulement de soupçons et en aucun cas d’une analyse déterminante et objective qui fasse le lien entre la prise de la pilule et l’ictus cérébral. » Et d’ajouter que la prescription de la pilule avait été autorisée dès 2001 par le Partido Popular (« droite ») comme si cela changeait les données du problème sanitaire. Tant pis, de toute façon, pour le principe de précaution, et tant pis pour les études déjà nombreuses sur la nocivité des contraceptifs hormonaux… L’article publié par l’hôpital faisait, lui, référence à ces nombreuses études, et citait deux autres cas d’ictus cérébral documentés en Espagne et dans un autre pays d’Europe à la suite d’une prise de pilule du lendemain.
Le Dr Diez-Tejedor souligne notamment que les complications cardiovasculaires sont un risque associé aux pilules contraceptives, spécialement pour les fumeuses, les migraineuses, les hypertendues, les obèses et les femmes de plus de 35 ans, et qu’aucune mise en garde à ce sujet n’accompagne les pilules du lendemain en vente libre : « La libre mise à disposition empêche le médecin d’informer sur ces risques. » « Si un médecin avait pu voir l’histoire médicale de la patiente décédée il est évident que la pilule du lendemain ne lui aurait pas été prescrite », conclut l’article qui a été transmis au procureur.