Je trouve dans les commentaires d’un message précédent ce message, qui est en fait le témoignage d’une ancienne employée de clinique d’avortement qui a décidé de cesser de coopérer avec ce travail de mort. A vrai dire j’avais vu ce texte sur LifeSite mais n’avais pas eu le temps de faire le travail de traduction. Merci au lecteur du blog qui l’a faite, je la publie ici avec reconnaissance car c’est une affaire à connaître. – J.S.
Témoignage : quand l’avortement dégrade et corrompt aussi bien ceux qui le pratiquent
et celles qui le subissent.
Rigolade devant un pied d’enfant dans l’évier : pour nous le macabre était la norme.
Sur le site LifeSiteNews figure le texte bouleversant d’une ancienne employée de clinique d’avortement, Jewels Green qui, elle-meme, a avorté de son enfant. Elle a témoigné récemment pour la première fois de son expérience sur LiveAction.org ; sur LifeSite elle révèle davantage de détails sur ses cinq années passées dans une clinique d’avortement.
Jewels Green |
Tant de choses sont devenues pour moi du « business as usual » alors que je travaillais dans la clinique d’avortement, année après année : les pleurs, les parents et les petits amis qui criaient, les conducteurs qui amenant les femmes à l’avortement pressés de sortir « fumer une cigarette » et disparaissant en laissant en plan les femmes qu’ils avaient amenées, les railleries, à la cantine, à propos de « celle qui était venue avec tous ses autres enfants à la queue leu leu » (nous ne les admettions pas en salle d’attente – jamais).
Le macabre, même lui, devenait banal. L’humour noir, que j’avais vu dans les films présentant des équipes médicales confrontées , jour après jour, à la maladie et à la mort, était exacetement sa place dans une clinique d’avortement.
J’ai le vif souvenir d’une femme de ménage abandonnant son travail à la clinique après avoir vu un pied d’enfant dans l’évier de la pièce de l’autoclave où l’on nettoyait les instruments de l’avortement – et comment nous en avons rigolé de ça dans la salle des employées pendant des jours et des semaines.
Un jour il y eut une coupure d’électricité de quelques heures et il nous fut interdit d’ouvrir le congélateur renfermant les « déchets médicaux » (comprenez : les morceaux de bébés morts dans des sacs bio-sécurisés). Inévitablement, quelqu’un a quand même ouvert la porte du congélateur. Je n’oublierai jamais, tant que je vivrai, l’odeur émanant de la décomposition de ces corps humains. Mais nous riions et plaisantions en disant qu’au moins « ils » avaient plus de chance que nous car au moins, dans ce frigo en panne ils ne pouvaient pas sentir l’odeur.
Il reste que dans cette clinique je ne me sentais pas bien, peut-être parce que je savais au fond de mon cœur que c’était mal. Tout était mauvais. Spécialement ceci : un enfant mort conservé dans le congélateur du labo. On avait fait de ce fœtus parfait de 10 semaines, qui avait « survécu », intact – une « anomalie médicale » – à l’avortement par succion, un « objet pédagogique » à montrer à qui voulait bien le voir. Et donc il – j’ai bien eu l’impression que c’était un garçon – eut le privilège douteux d’etre conservé dans le formol d’un bocal en plastique mis au frigo. Je crois qu’on l’appelait Charlie, mais je ne m’en souviens pas bien. Je sais qu’il avait un nom, mais heureusement je l’ai oublié ou refoulé. Mais il était là. Chaque jour où j’y ai travaillé.
Parfois je jetais sur lui un coup d’œil, fascinée par la bizarrerie de tout cela mais mue aussi par la curiosité scientifique – chaque autre avortement avait pour résultat des parties, des bouts, des morceaux d’humains dans un bocal : mais cette miraculeuse petite créature était parfaitement formée et entière – hormis le fait désolant qu’il était mort. Il n’y avait pas de membrane amniotique, pas de placenta, juste un parfait, un minuscule tout petit bébé. Il flottait dans le bocal. Au congélateur. Témoin silencieux, pour toujours, de cette marche vers la mort de ses frères fauchés avant d’éclore.
Comme je prie maintenant pour que son ame repose en paix et pour que qu’enfin un jour lui soit donnée une sépulture décente ! Ou qu’au moins on le jette avec les autres « déchets dangereux pour l’environnement » : ce serait une plus grande miséricorde que de le laisser en cet endroit où je le savais conservé.