Mgr José Vilaplana vient de condamner explicitement un acte d’euthanasie par omission pratiqué sur une femme âgée de 90 ans, Ramona Estevez, à qui on avait retiré une sonde naso-gastrique destinée à la nourrir et à l’hydrater, qui lui avait été posée un mois auparavant, lorsqu’elle était tombée dans le coma.
L’évêque de Huelva a expliqué que « toute action visant à interrompre l’alimentation ou l’hydratation constitue un acte d’euthanasie, où la mort n’est pas causée par la maladie, mais en raison de la soif et de la faim provoquées ».
Dans le cas de cette femme victime d’une attaque cérébrale, la patiente était tombée dans un coma profond. C’est le Conseillère de Santé de la Junte d’Andalousie qui a décidé, le 23 août dernier et à la demande des proches de Ramona Estevez, que la sonde soit retirée. Le fils de la vieille dame a déclaré à la presse que telle était (ou aurait été) la volonté de sa mère, tandis que le porte-parole du parti socialiste espagnol assurait que le retrait de la sonde était en parfaite conformité avec la « loi de mort digne » par laquelle « ce pays dépasse les a priori religieux ».
L’association Derecho a vivir est intervenue officiellement pour obtenir que la vieille dame soit de nouveau hydratée et alimentée, sans succès. L’association compte dénoncer la Conseillère de santé, Maria Jesus Montero, pour dénoncer ses possibles délits dans cette affaire : violation du droit à l’objection de conscience et non-assistance à personne en péril en la personne de Ramona Estevez.
L’évêque du lieu a donc publiquement pris position en affirmant qu’il fallait toujours défendre les plus faibles, et surtout leur droit à la vie. Mgr Vilaplana a rappelé que, bien loin de constituer un acte d’« humanité », le fait d’ôter la vie est ce qu’il est, quel que soit « le degré de conscience ou d’inconscience » du malade : « Le seul devoir de la société par rapport à la malade est de l’aider à vivre, puisque la vie n’est pas quelque chose qu’on utilise, puis que l’on jette » :
« Accompagnons en silence et dans l’oraison doña Ramona Estevez pendant ses derniers jours. Avec une grande humilité, je demande au Seigneur de donner du cœur à ses proches et à ceux qui l’entourent, pour qu’ils découvrent en elle la force mystérieuse de la vie, perceptible même dans un corps âgé, dans le coma et affaibli, et qu’ils puissent ainsi repenser leur décision. »