Le curé de la petite paroisse brabançonne de Liempde est sous le feu de la critique médiatique pour avoir refusé des funérailles catholiques à l’un de ses paroissiens qui a choisi l’euthanasie pour quitter cette vie. « Pire », invoquant sa conscience – et les règles édictées par les évêques catholiques des Pays-Bas qui s’étaient mis d’accord par ce point – pour refuser jusqu’à la tenue de l’office par un autre prêtre plus accommodant. La famille du mort a donc dû s’évader vers la paroisse voisine de Sint-Oedenrode où le curé a accédé à leur demande pour organiser la cérémonie.
La presse néerlandaise glose abondamment sur le passéisme et la dureté du P. Norbert van der Sluis qui a déclaré : « Je ne suis pas fermé au monde mais cela me pose un problème que des gens estiment que l’Eglise doit se mettre au diapason de notre temps moderne. » Il s’est senti mis « au pied du mur », et regrette qu’il n’ait pas été contacté avant : avant l’euthanasie, pour pouvoir s’entretenir avec ce fidèle qui avait choisi ce qu’il faudrait appeler le suicide médicalisé. Et il a précisé être tout à fait ouvert à une rencontre avec la famille.
Le « conseil ecclésial » (sorte d’association cultuelle chargée des intérêts matériels de de la paroisse de la Décollation de saint Jean-Baptiste de Liempde) ne l’a pas entendu de cette oreille et peu d’heures après que la nouvelle fut connue sa majorité a signifié son désaccord avec le curé, allant jusqu’à expliquer à l’évêché de Bois-le-Duc (‘s-Hertogenbosch) qu’il vaudrait mieux nommer un autre curé. Il reproche au P. van der Sluis non tant d’avoir refusé de célébrer lui-même mais de ne pas avoir ouvert son église à un autre prêtre qui aurait accepté d’enterrer l’euthanasié selon les rites de l’Eglise.
En attendant le conseil exige des excuses officielles.
Le P. van der Sluis est désormais inondé de coups de téléphone et quelque 45 bénévoles disposés à mener sa campagne de dons pour financer la restauration de l’orgue paroissial ont décidé de faire grève. Na !
L’association néerlandaise pour une fin de vie librement choisie (NVVE), s’étrangle en dénonçant une sorte de « peine ecclésiale qui serait appliquée au défunt de manière posthume ».
Comment peut-on manifester son soutien à ce prêtre qui, courageusement, témoigne que choisir l'euthanasie pour soi c'est simplement choisir un suicide médical (et les suicidés ne relèvent, me semble-t-il, pas d'une cérémonie catholique) et choisir l'euthanasie pour autrui c'est choisir de l'assassiner.
Quelle signification la famille donne-t-elle à cette cérémonie? Simplement bénéficier d'un beau lieu pour recevoir les proches?
Il serait intéressant de connaître la ou les prises de positions des évêques hollandais. Vous serait-il possible de trouver des informations sur ce sujet ?
Si l'on comprend bien votre article, ils devraient prendre fait et cause pour ce curé et désavouer son conseil ecclésial ainsi que l'autre prêtre plus accommodant.
J'aimerai être sûr que tout cela se passe ainsi mais vous devinerez dans mon propos une pointe de d'inquiétude…
Je viens de publier un nouveau message renvoyant vers le site de l'évêcué de Bois-le-Duc qui ne donne pas tort au curé de Liempde mais qui n'a pas davanatage à dire sur le curé voisin qui finalement organisé la cérémonie…