Steven Tyler, figure emblématique du groupe de rock Aerosmith dans les années 1975, a raconté dans une récente biographie combien il avait mal vécu l’avortement de sa petite amie. Rapidement perdue de vue après l’affaire : l’adolescente, raconte son livre, lui lançait des messages désespérés et suicidaires mais Steve (devenu père par la suite de Liv Tyler) était trop occupé à se droguer età sedétruire pour faire attention à son « ex ».
Et son histoire ne dit pas ce qu’elle est devenue.
Eh bien, Julia Holcomb s’en est sortie. Mieux, ayant pris connaissance du témoignage de Steven Tyler, elle a décidé de sortir aussi d’un silence de trente ans, confiant son histoire à elle à Rachel’s Vineyard, un organisme catholique d’aide aux femmes ayant avorté. En exclusivité, elle a tout mis sur le papier pour LifeSiteNews qui a publié son texte mardi dernier.
Le destin de Julia Holcomb est étonnant. De petite groupie qui s’était jetée avec succès dans les bras d’une vedette du show-bizz – des vêtements sexy et une occasion pour rejoindre la loge de l’artiste – à la femme qu’elle est devenue aujourd’hui, il y a un chemin parsemé de grâces : Julia s’est convertie, est devenue catholique et elle est aujourd’hui l’heureuse maman de sept enfants…
Julia raconte aujourd’hui qu’elle a failli mourir de son expérience au sein du monde frelaté du rock ‘n roll fait de sexe, de drogues et de rock, même si – assure-t-elle – ses expériences avec Steven Tyler étaient loin d’être aussi chaotiques que le raconte aujourd’hui le hard-rocker, toujours actif à la tête d’Aerosmith.
Julia elle-même est née dans une famille instable : son père, joueur et instable, quitte rapidement le foyer et sa mère se remarie avec un alcoolique. Un divorce suit ; la famille ne fréquente plus aucune église. A 15 ans, Julia quitte la maison et réfugie dans des foyers, où une amie plus âgée la « coache » pour séduire une rock-star. Tyler se laisse prendre au jeu, au point même d’obtenir la garde légale de Julia – mineure – pour pouvoir l’emmener. C’est lui qui un peu plus tard balancera la plaquette de pilules contraceptives de Julia : il veut un enfant d’elle. La grossesse s’annoncera dans l’année.
Steven Tyler avait alors l’intention d’épouser la mère de son enfant, mais sa famille à lui n’est pas d’accord : elle est trop jeune. Une dispute plus tard, le rocker part en tournée… et Julia reste seule, enceinte et désemparée. Tyler lui envoie un jour un autre membre d’Aerosmith, avec des courses. Julia ne se souvient alors que d’une chose : son réveil au sein d’une épaisse fumée – l’appartement est en feu et toutes les issues sont impraticables. Se souvenant d’un truc de la série Bill Cosby, elle se réfugie dans une cheminée inutilisée au-dessus de laquelle elle avait accroché une image de Jésus héritée de sa grand-mère. Elle sera sauvée par les pompiers — et plus tard, Tyler lui rendra l’image, disant que c’était le seul objet récupéré dans l’appartement après l’incendie.
A 5 mois de grossesse, Julia avait été intoxiquée par la fumée et Tyler lui mit la pression pour avorter. Julia voulait garder son enfant ; Tyler lui dit de retourner chez sa mère – dont la jeune femme pensait qu’elle ne voudrait pas non plus de cette grossesse, d’autant que Tyler venait de lui promettre qu’elle n’aurait pas un sou de sa part pour élever le bébé. En désespoir de cause, Julia consentit à l’avortement, « un cauchemar impossible à oublier », et Tyler l’y accompagna, complètement cocaïné. Ce n’est qu’en découvrant le désarroi que son ex-compagnon affirme avoir vécu pendant l’opération, tout récemment, que Julia a compris que lui aussi avait réalisé que leur enfant avait été tué.
Aux remords de Julia a succédé la guérison, mais non sans avoir vécu comme un « esprit brisé », avec des cauchemars incessants centrés sur l’avortement et sur l’incendie.
La conversion vint par étapes, avec d’abord la découverte que son beau-père était un bon mari et un bon père malgré tout : elle l’accompagna chez les méthodistes.
Le départ à l’université allait lui permettre de rencontrer le jeune homme qui deviendrait son mari, et avec qui elle a eu six enfants. Ils ont fêté récemment leur 30 ans de mariage. Le couple a également accueilli une jeune fille née d’une grossesse difficile, mais dont la mère a choisi la vie. Julia Holcomb et son mari, Joseph, se sont convertis au catholicisme en 1992.
Sans en vouloir à Tyler – elle prie pour sa conversion – elle souhaite que les jeunes filles sachent qu’en acceptant de devenir les jouets sexuels elles risquent de s’exposer à l’abandon de la part de ces garçons qui exigeront l’avortement pour échapper à toute responsabilité financière.