La Chambre des représentants du Texas vient de voter, il y a quelques heures à peine, le transfert de fonds publics de l’Etat depuis le Planning familial (Planned Parenthood) vers les centres d’aide aux futures mères en difficulté. Sept millions de dollars iraient ainsi au Centres de grossesses de crise au cours des deux années à venir, après adoption d’un amendement par 100 voix contre 44. La bataille a été menée par le représentant républicain Randy Weber contre des démocrates assurant que dé-subventionner le Planning reviendrait à priver des femmes sans ressources à bénéficier facilement d’examens de santé et de dépistage du cancer.
Bien sûr, les démocrates ont argué qu’il était « contre-productif » de cesser de donner des fonds à une institution qui « évite les grossesses non désirées » pour les allouer à des femmes déjà enceintes.
Réponse de Weber : il faut protéger les « plus innocents » tout en tenant compte des statistiques indiquant que le fait de fournir des contraceptifs aux familles les plus pauvres ne marchait pas.
— Alors, vous pensez que contraceptifs ne marchent pas ?
— Pas pour celles qui tombent enceintes…
Ces échanges renvoyaient en creux au livre d’Abby Johnson, militante du Planning qui a dirigé une clinique où étaient pratiqués examens de santé et avortements précisément au Texas, jusqu’au moment où, grâce aux prières et aux sourires des pro-vie qui se rassemblaient auprès de l’avortoir chaque jour d’intervention, sa vie a changé. Son livre Unplanned (« Non planifié ») raconte comment elle croyait rendre service aux femmes et éviter des avortements, jusqu’au jour où elle a été amenée à suivre un avortement de premier trimestre par échographie. A ce choc de la réalité s’est ajouté la lente prise de conscience des buts mercantiles de Planned Parenthood dont la direction l’encourageait à multiplier les « IVG », si possible tardives, pour en tirer davantage de revenus.
D’autres amendements ont encore puisé dans le budget initialement alloué au Planning pour subventionner l’aide à la petite enfance, le soin des enfants autistes et la prise en charge de traumatismes.
A l’heure d’écrire d’autres amendements sont examinés qui visent à puiser – peut-être jusqu’à l’épuiser – dans le budget initial de 70 millions de dollars pour venir en aide aux personnes âgées, pour subventionner des centres de soins.
Les débats sont, semble-t-il, houleux…