Cette charmante image de Philip Nitschke, le « Dr Euthanasie» australien, le montre avec sa vieille mère… Source photo : L’Australian, via MercatorNet. |
Gweneth Nitschke a 90 ans – et un fils qui, le cas échéant, est prêt à raccourcir un peu le restant de ses jours si tel est son bon vouloir. Le bon vouloir de qui ? La langue française ne permet pas de le devibner d’après ce que je vous en ai dit ; il semblerait que l’ambiguïté corresponde en l’occurrence à une réalité puisque la mère partage les options de son fils, qui colporte son discours pour la « mort choisie » un peu partout dans le monde anglophone. Observez la cravate noire : l’équipement est complet.
Le Dr Nitschke, actif dans la mise au point d’un kit euthanasique à utiliser chez soi, est actuellement à la recherche d’un bon lieu pour ouvrir une « clinique de suicide » dans sa ville natale d’Adelaide, Australie, où les candidats au grand départ pourraient dans un premier temps venir se renseigner, se fournir en substances létales. Gérée par Exit International, réservée aux seuls résidents du territoire, la clinique pourrait être opérationnelle en moins d’un mois mais ne fournirait l’ensemble de ses services que dans l’éventualité de l’adoption d’un texte libéralisant l’euthanasie dans le South Australia.
Le projet de loi en cours se borne à dépénaliser l’euthanasie qui resterait délictueuse, en fournissant un moyen de défense légal aux médecins qui achèverait la vie d’un patient en phase terminale dont les souffrances ne pourraient être allégées.
Un petit pas sur le papier, mais comme toujours la « dépénalisation » est une grande porte ouverte vers de nouvelles dérives et le Dr Nitschke a tenu à le souligner lui-même : le vote d’un texte minimaliste dans l’Australie du Sud permettrait aux autres territoires australiens de choisir une forme similaire de transgression contrôlée – pour combien de temps ?
Ce qui est sûr, c’est qu’au contraire des projets légalisant purement et simplement l’euthanasie qui n’ont pas réussi à passer la barre des votes dans les assemblées des territoires australiens, le projet en cours est loin de rencontrer une opposition aussi ferme et l’on s’attend à un vote serré dans les semaines à venir.
La clinique projetée par Nitschke servirait notamment à instruire et entourer des médecins qui, pour l’heure, ne sont pas à l’aise avec l’idée de donner la mort à leurs patients.
Une information à rapprocher de cet autre rapport de MercatorNet qui fait état du pourcentage d’étudiants en médecine en Australie qui sont d’accord avec le principe de « l’euthanasie volontaire » : ils étaient 49,5 % en 2008-2009 contre 16,3 % en 2001, alors que l’approbation du public australien en général est passé de 49 à 62 % de 2000 à 2009.
Et pour revenir à Gweneth, 90 ans : elle a déclaré être de tout cœur d’accord avec la mise en place d’une clinique spécialisée telle que la rêve son fils. « J’ai vu souffrir des amis. Si je me trouvais ainsi en phase terminale, j’aimerais pouvoir choisir ce que je ferais. Je m’attends à vivre jusqu’à voir s’ouvrir une clinique qui aide les gens à exercer leur droit de choisir leur mort. J’espère voir ce jour, et j’espère qu’il viendra vite. »