Les informations hebdomadaires « Friday-Fax » du groupe de veille pro-vie catholique à l’ONU, C-FAM, signalent cette semaine une nouvelle bataille engagée à l’ONU et sans doute aussi par l’ONU : la diffusion planétaire de cours d’éducation sexuelle de plus en plus explicites, pour ne pas dire pornographiques. L’agence onusienne CSW (Commission on the status of Women ou commission sur le statut des femmes) a consacré cette dernière semaine à « l’accès et à la participation des femmes et des filles à l’éducation, la formation professionnelle, la science et la technologie », ce qui peut sembler relativement anodin. Ne pas s’y tromper : ce sont aussi bien des organisations de l’ONU que des ONG féministes qui en profitent pour promouvoir leur extrémisme féministe dans les pays en voie de développement.
Il y a avait bien sûr une table ronde sur l’homophobie et la transphobie. Diane Schneider, représentant le plus important syndicat d’enseignants aux Etats-Unis (National Education Association, NEA) y a plaidé pour une « éducation sexuelle plus inclusive » dans les écoles américaines, ajoutant que l’éducation sexuelle qui se borne à promouvoir l’abstinence, ou qui n’est pas obligatoire, est une contradiction dans les termes. Que faut-il donc apprendre aux jeunes ? La réponse est simple :
« Le sexe oral, la masturbation et l’orgasme doivent être au programme de l’éducation », a déclaré Diane Schneider.
Cette éducation-là constitue la « seule manière de combattre l’hétérosexisme et le conformisme de genre », et il s’agit de les mettre au programme de « chaque collégien et de chaque lycéen », a-t-elle proclamé. « L’expression de l’identité de genre et l’orientation sexuelle forment un large spectre », poursuivit Diane Schneider – alors que ceux qui s’opposent à l’homosexualité « sont coincés dans une boîte binaire créée par la religion et par la famille ».
De vous à moi, je suis contente de savoir que les professeurs de mes enfants ne sont pas affiliés à la NEA…
Au cours de la même réunion, rapporte toujours Lauren Funk pour C-Fam, un Belge est venu dire l’importance de la mobilisation gouvernementale pour imposer une politique de non-discrimination pour faire respecter les droits des LGBT (lesbiennes-gays-bi-trans), surtout lorsque les pouvoirs publics fournissent documents et matériel scolaire pour guider les efforts des enseignants.
Vous me direz : ce sont des hurluberlus qui prêchent cela et l’ONU n’est pas responsable de leurs propos. Seulement cette dame et ce monsieur (peut-on encore les refermer ainsi dans des catégories dépassées ? Je vous le demande !) n’ont, d’après ce que l’on sait, pas été hués par la salle. Ils ne représentent pas qu’eux-mêmes.
Une table ronde en partie sponsorisée par le FNUAP (Fonds des Nations unies pour la population) recommandait elle aussi l’« éducation sexuelle inclusive » non seulement pour combattre « l’oppression de genre » mais pour remplir absolument tous les « Objectifs du Millénaire ». Et c’est là que l’on a présenté les directives de l’UNESCO pour l’éducation sexuelle (déjà évoquées dans ce blog, ici). Ainsi qu’un programme d’éducation sexuelle élaboré par la Fédération internationale du Planning familial : le nec plus ultra de la chose, à en croire les intervenants. Sexuellement explicites, diraient les anglophones. Massivement, les participants à la table ronde ont recommandé que ces programmes soient mis en œuvre au plus vite dans les écoles. Nous aurons sans doute à y revenir.
C-Fam signale que la plupart de ces tables rondes qui se déroulent en marge de la semaine CSW ne reçoivent pas le soutien des gouvernements des pays membres et n’attirent que peu de délégués officiels, ce qui ne veut pas dire qu’elles n’ont pas d’influence. De fait, un grand nombre des intervenants et des ONG représentées ont le statut officiel de « lobbyiste » auprès de l’ONU et pèsent donc de tout leur poids sur les décisions que prendront cette institution et ses satellites au cours des mois à venir.