Au cours d’une interview donnée dans le Diario de Sevilla, l’archevêque de Séville, Mgr Juan José Asenjo, à la tête d’un des plus importants diocèses d’Espagne, a pris acte de la sécularisation du pays. En matière d’avortements et de « droits gays », de promotion de l’idéologie du genre et de mainmise sur l’éducation, l’Espagne n’a rien à envier à la France et se trouve même plus loin qu’elle sur le chemin de la culture de mort. Que faire, alors ?
« L’Eglise ne vit pas des temps confortables. Ce sont parfois des temps d’affrontement, de lutte… Ce sont des temps où il n’est pas bien vu d’être chrétien. En Espagne, comme dans le reste des Eglises d’Europe, nous sommes assaillis par la sécularisation. Mais cela, loin de nous déprimer ou de nous inhiber, doit nous stimuler à annoncer Jésus-Christ en actes et en paroles, pour avancer dans l’évangélisation, qui est une priorité », a déclaré Msg Asenjo.
Et que lui inspire le fait qu’il y ait moins de catholiques, moins de pratiquants, moins de couples qui se marient religieusement ?
« C’est un fait que l’on constate : la pratique du précepte religieux dominical a diminué et il y a moins de mariages canoniques. Cela, je ne peux pas l’applaudir. Je sens que c’est la conséquence de la laïcisation de la société. Mais cela, comme je l’ai dit, doit nous encourager à évangéliser. »
Ajoutant qu’à l’inverse, le nombre de catholiques qui prennent leur foi au sérieux va croissant – facteur d’espoir – Mgr Asenjo a aussi parlé des tentatives de reléguer Dieu dans la sphère privée.
« La culture laïcisée essaie d’ôter Dieu de la vie publique. Elle se manifeste à travers des moyens de communication qui dans une large mesure, ne sont pas chrétiens, et dans certaines initiatives législatives qui ne respectent pas le droit des parents d’être les premiers éducateurs de leurs enfants, qui ne respectent pas la liberté d’éducation et qui tentent de supplanter la famille dans le cœur des enfants. »
L’Espagne, un pays laïcisé ? Certainement – peut-être même plus gravement que la France. Mais lorsque ses évêques prononcent des paroles fortes, la « minorité créative » des catholiques espagnols sait se faire voire et entendre.
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