Jusqu’à nouvel informé, il n’y aura plus de messes dans la chapelle de l’Université de Barcelone (UB) dont le Recotat affirme ne plus pouvoir « assurer la sécurité » des étudiants catholiques lors des offices. « Les temps changent », observent laconiquement les responsables académiques qui sont ainsi revenus unilatéralement sur une convention signée en 1988, toujours en vigueur, avec l’archevêché de Barcelone, ou ils s’engageaient ) ce qu’un espace universitaire serait réservé au culte catholique. La décision a été prise mardi dernier et officiellement notifiée aujourd’hui : la chapelle ferme.
Cette « mesure de précaution » est supposée provisoire et les services du doyen de la faculté d’économie, où se trouve le sanctuaire, ont expliqué qu’ils ont confié aux services juridiques de l’Université la tâche de trouver un moyen pour assurer la sécurité des étudiants catholiques si les messes devaient reprendre. On parle d’installer une nouvelle porte pour créer une sorte de sas de sécurité à l’accès de la chapelle. Mais en attendant, note HazteOir, étudiants et professeurs catholiques sont bel et bien privés du droit d’exercer leur liberté religieuse.
Mais où est donc le danger dont il faut « protéger » ces jeunes et ces moins jeunes trop pieux ? Eh bien, tout s’est déclenché trois jours après la visite du Pape à Barcelone en novembre dernier : des étudiants progressistes de l’UB ont prétendu « boycotter » la messe du mercredi célébrée dans la chapelle du campus, non sans avoir fait le tour des amphis pour inciter leurs condisciples à les aider, par la « force » s’il le fallait.
D’où pancartes, slogans, cris, manifestations aux portes de la chapelle, le tout assorti de menaces bien nettes. Et, lors d’un mercredi avant Noël, il y eut même des jets de projectiles. Ce jour-là, une quarantaine d’étudiants gauchistes parvinrent même à faire irruption dans la chapelle au cours de la messe.
Dans un premier temps, le rectorat avait décidé de protéger les messes et les personnes qui voulaient y assister étaient escortées de gardes pour les mettre à l’abri de l’hostilité et de la violence des laïcistes. Pendant toute la durée des cérémonies religieuses, ces agents de sécurité contractuels gardaient l’entrée de la chapelle.
Le curé de la paroisse de saint Raymond Nonnat de Barcelone, qui célèbre habituellement ces messes pour les étudiants et les professeurs, juge la situation « lamentable » et propose que le conflit se résolve de manière pacifique : « Le mieux serait que cessent les tentatives de boycott de la part de quelques étudiants et que l’on retrouve la situation normale. » Il ne semble pas dans les intentions des laïcistes de se laisser retourner pour si peu…
Depuis quelque temps, les laïcistes radicaux espagnols se sentent pousser des ailes. C’est du moins ce que rapporte le forum « No sé si me explico » : à la célèbre université de Madrid, la Complutense, après des attaques qui ont abouti à la fermeture de la chapelle de la fac d’histoire, la plus importante chapelle du campus située dans la faculté de droit est désormais visée elle aussi d par des manifestations et des troubles, bien que de très nombreux étudiants y passent pour prier chaque jour.
La campagne est notamment menée par Europa Laica qui s’étrangle devant les « privilèges » accordés à la religion catholique dans ce lieu public qu’est l’université, qui plus est aux termes du Concordat de 1953 qui garantit la tenue d’offices catholiques dans ces lieux d’enseignement supérieur.
Les laïcistes, sans surprise, invoquent la modernité et la science et la libération des dogmes religieux qui rendent impensable cette ingérence du religieux dans le domaine de la connaissance et de la culture.
La religion, n’est-pas, est affaire strictement privée.
En attendant, face à ces hurluberlus, le plus scandaleux est la complicité de fait des autorités universitaires et publiques.
Mais quel rapport, direz-vous, avec la culture de mort ? Il est incontestable : c’est au nom d’une même marginalisation de la foi, de la loi divine et de toute transcendance qu’il est interdit de s’exprimer sur la vérité de l’avortement (pour ne parler que de lui).