Mon cher confrère Daniel Hamiche vient de publier sur Americatho ce qui apparaît comme le triste dernier mot d’une histoire révélée au public à travers un avortement consenti au sein d’un hôpital catholique avec l’approbation d’une religieuse spécialisée en éthique. L’évêque du lieu, Mgr Thomas Olmsted, vient de rendre publique une explication de sa décision de retirer à l’hôpital son agrément catholique. Daniel Hamiche a fait un important et utile travail de traduction de ce texte effrayant par ce qu’il dénonce : l’existence, depuis des années, dans cet hôpital, le plus souvent dans une discrétion sans doute savamment calculée pour échapper à l’autorité de l’évêque, de pratiques violemment contraires aux directives catholiques pour les maisons de soins : conseils contraceptifs et fourniture de contraceptifs, stérilisations, et même avortements dans des cas regroupés ironiquement dans le cadre du « Mercy Care plan » (mercy veut dire « miséricorde » – et « mercy killing » renvoie à l’acte de tuer par pitié).
La décision de Mgr Olmsted de faire savoir à la religieuse, Margaret McBride, que sa participation à une décision d’avortement dans le cadre d’un danger allégué pour la santé de la mère lui faisait subir une excommunication automatique, avait déclenché des avalanches de haine de la part de la presse américaine, plusieurs fois évoquées sur ce blog (1er article ici), et des réactions courageuses du prélat qui ose parler haut et fort.
Chose peut-être inimaginable en France, il avait été soutenu par le Comité de la doctrine de la Conférence des évêques des Etats-Unis, début juillet, alors même qu’on n’argumentait alors que sur ce qui était présenté dans la presse comme un « cas limite », puisque l’avortement était présenté comme ayant été pratiqué dans l’urgence pour sauver la vie de la mère. L’affaire avait conduit Mgr Olmsted, et après lui le Comité de Doctrine, à dire très précisément l’enseignement moral de l’Eglise à ce sujet – on était aux antipodes des déclarations condamnant Mgr Cardoso Sobrinho dans l’affaire de Recife.
Mais à l’évidence, l’affaire de l’Hôpital Saint-Joseph n’a rien à voir avec cela, puisque Mgr Olmsted, non donner de remarquables points de repère pour comprendre ce que dit l’Eglise à propos du respect de la vie de la mère et de l’enfant, précise que l’on y a tué un tout-petit de 11 semaines qui allait bien dans le cadre d’une grossesse qui ne se déroulait pas mal au moment de l’intervention. Et qui aurait pu, et dû, bénéficier de soins pour sauvegarder les deux vies.
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