Alors que le gouvernement philippin cherchait à imposer l’accès au « planning familial » pour tous et que l’Eglise catholique s’est opposée avec énergie contre ce plan législatif, les deux parties ont décidé au terme d’une négociation intense de mettre en place une campagne d’information conjointe destinée au public. Le site d’actualités de la Conférence des évêques catholiques des Philippines souligne que cette décision, pas plus que les pourparlers, n’aura aucun effet sur le processus législatif en cours et que la campagne ne sera pas non plus influencée par ce processus.
En fait, les évêques ont exigé et obtenu de faire inclure certaines informations dans cette campagne que le lobby contraceptif a tendance à passer sous silence. Mgr Juan Figura, secrétaire général de la conférence, promet une information « bien complète » qui comprendra une présentation des méthodes naturelles de régulation des naissances.
De son côté, le porte-parole de la présidence, Edwin Lacierda, a fait savoir que la campagne viserait à exposer les méthodes de planning familial que le nouveau président, Benigno Aquino, s’est engagé à répandre aux Philippines.
Mais la campagne d’information sera définie au sein d’un groupe de travail technique qui s’engage à étudier les différentes formes de contraception en vue de les présenter au public – et non de les fournir. Et l’Eglise a obtenu du gouvernement l’engagement qu’il « s’abstiendra d’utiliser cette campagne pour forcer ou violer la conscience des gens sur ces questions », a précisé Mgr Figura.
En outre, une information claire et explicite sur les risques pour la santé liés aux différents contraceptifs « artificiels » et sur la conformité – ou non ! – des différents moyens de régulation des naissances aux enseignements de l’Eglise. Mgr Figura ajoute : « Quand nous disons “information complète”, il s’agira à la fois des avantages tels que les présentent les fabricants de contraceptifs et des désavantages et des risques liés à la prise de ces contraceptifs. »
Il s’agit donc de dire la vérité. Et en la matière, que l’Eglise puisse et surtout veuille la dire dans ces conditions pourrait bien avoir des effets étonnants sur la manière dont la population philippine percevra la question.