Le site espagnol HazteOir rend compte d’une obscure campagne qui serait actuellement menée par la Planned Parenthood Federation of America (PPFA, Planning familial des Etats-Unis, fournisseur d’avortements) pour recueillir des fonds en vue de lutter contre le levonorgestrol, nom de la molécule de la « pilule du lendemain ». L’institut EFRAT (« études et analyse ») assure que cette campagne des plus laconiques, qui ne précise pas où la contraception d’urgence serait interdite ni par qui, a un but qui est quant à lui bien visible : financer la PPFA. Avec un succès des plus succincts pour le moment, puisque la quarantaine de personnes s’affichant comme intéressées par la cause ont jusqu’ici contribué 0 $…
L’EFRAT ajoute que la campagne de la PPFA s’appuie sur un mensonge : elle assure que le levonorgrestrol n’est pas un abortif, au sens que donne l’OMS à l’avortement, puisque celle-ci ne retient que l’expulsion d’un embryon humain déjà implanté dans l’utérus. On sait cependant que la molécule peut provoquer un avortement très précoce, pensant les quelque 7 jours entre la fécondation et la nidation, et qu’il ne s’agit dont pas comme le disent ses promoteurs d’une « contraception d’urgence ».
Le problème avec ce genre d’infos, c’est qu’on n’arrive pas vraiment à remonter à la source. Le « visuel » qui l’illustre permet certes de constater qu’il est fait référence au nombre de femmes chiliennes qui auraient à souffrir d’une interdiction de la contraception d’urgence, puisqu’il affiche le nombre qu’on brandissait au Chili en 2008 au moment où la pilule du lendemain, légalisée en 2006 par le gouvernement de Michelle Bachelet, était retirée des circuits de fourniture gratuite de médicaments à la suite d’un arrêt du tribunal constitutionnel au nom du respect de la vie. Mais qui demande des sous ?
On peut constater en tout cas le caractère disparate et peu mobilisateur des campagnes engagées au nom du ou par le Planning, ici. Il est vrai qu’il a d’autres sources de financement…
Du moins sera-ce l’occasion pour nous de signaler que, fin octobre, le groupe Woman Care Global (WCG) a acquis auprès d’ICON, partenaire de Planned Parenthood international, les droits d’un contraceptif oral combiné principalement constitué de 150 mg de levonorgestrol, Roselle, et d’un « contraceptif d’urgence », Optinor, dosé quant à lui de 750 mg de levonorgestrol.
Le but est de fournir les deux molécules au réseau des associations membres de la fédération internationale du Planned Parenthood en profitant d’un partenariat entre ICON et WCG, pour rendre la contraception hormonale, ici sous forme générique, à de nombreux pays du monde à des prix compétitifs. Cela reste bien sûr une affaire commerciale et d’ailleurs on trouve l’information dans les fils « business »…