Une conférence réunissant 250 personnalités africaines politiques, juridiques, du monde de la santé s’est déroulée du 8 au 11 novembre au Ghana au Collège des Médecins et des Chirurgiens pour s’attaquer à « l’avortement dangereux » (unsafe abortion) qui cause selon les organisateurs quelque 67.000 morts maternelles dans le monde chaque année, dont plus de la moitié en Afrique, et surtout chez les femmes de moins de 25 ans.
Vrai problème : mais au lieu de mettre l’accent sur l’aide nécessaire aux femmes enceintes, l’éducation à l’abstinence sexuelles chez les femmes jeunes et avant le mariage, l’existence de soins adéquats aux futures mères pendant leur grossesse et leur accouchement, les conférenciers ont préféré plaider pour l’avortement légal, supposé sûr, sans danger et sans conséquences néfastes pour la mère.
La conférence bénéficiait de l’accueil des autorités ghanéennes, représentées par le ministre local de la Santé, et se trouvait principalement promue par l’ONG pro-avortement Ipas, d’envergure mondiale. Parmi les principaux intervenants on notait la présence d’un représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’un représentant de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, l’idée étant de progresser vers l’accomplissement de l’Objectif du Millénaire numéro 5, ou la réduction des morts maternelles.
Mais de nombreuses ONG entouraient également Ipas : FEMNET, désormais actif sous le nom d’African Network for medical abortion, AMNA, un organisme pan-africain luttant pour l’accès de toutes à l’avortement médicalisé et légal, la Fédération internationale du Planning familial (IPPF) et Marie Stopes International.
Ensemble, ils ont demandé la mise en œuvre du Protocole de Maputo signé en 2003, qui demande explicitement l’accès à l’avortement pour toutes les femmes africaines.
Parmi les intervenants, le Dr Haile Gebreselassie d’Ipas a détaillé le coût lié aux complications d’avortements clandestins, notant que désormais, une procédure d’avortement simple, accessible et réalisable à domicile permettrait de faire d’énormes économies. Cette poussée vers l’avortement banalisé et non chirurgical se fait décidément de plus en plus précise. Voir dans ce blog les messages relatifs au Cytotec…
Il a été particulièrement question lors de la conférence de « l’influence indue de la religion » – « fondamentaliste » ou « intégriste », bien sûr – dans les affaires de santé publique. Selon les pays, les intervenants ont dénoncé l’emprise des leaders religieux sur les populations elles-mêmes, par la présentation de l’avortement comme un acte peccamineux, ou le poids de la pression de certaines Eglises sur ceux qui prennent les décisions politiques.
L’Eglise catholique était particulièrement visée comme responsable de cet état de fait, par son opposition « d’un autre âge » à l’avortement et à la contraception ; une représentante ghanéenne d’Ipas a dénoncé le rôle de la hiérarchie catholique au Kenya qui a selon elle obtenu que soit muselée une ministre après sa décision de mettre en place l’accès aux soins post-avortement. Le rôle de Human Life International pour promouvoir le respect de la vie a également été dénoncé.
D’un autre côté, la parole a longuement été donnée à Clara Banoeng-Yakubo qui au nom de l’islam, a expliqué que les musulmans admettent parfaitement l’avortement pendant les 120 premiers jours de la grossesse, et ensuite en cas de danger pour la vie de la mère au nom de la théorie du moindre mal. Il faut donc, a-t-elle expliqué, s’appuyer sur les leaders religieux de l’islam pour permettre l’avancée de l’accès à l’avortement légal – en prenant soin, toutefois, d’assurer un minimum d’information aux femmes sur leurs droits dans la mesure où celles-ci sont trop souvent sous la coupe des hommes dans l’islam (tiens, tiens).
L'église lie de pesants fardeaux et combien de doigts lèvera-t-elle?
Voyez le pape à prendre la moitié des profits de son dernier livre pour fonder le Nobel-Ratzinger pour étudier sa pensée! Qu'est-ce qui compte le plus moralement parlant surtout venant de lui : la vie à sauver absolument ou relativement compte tenu d'un Nobel-Ratzinger?
Non mais, qui se moque de qui? Pourquoi n'offre-t-il pas plutôt cet argent pour sauver quelques vies et en plus éviter des avortements? Évidemment on espère que le don s'accompagnerait d'un montant supplémentaire pour s'assurer que les enfants vivront plus de 8 ans…
Voyez-vous le relativisme du dogme? Prêt à donner, mais y a quand même des limites tracées par soi… Et puis pourquoi le pape n'invite-t-il pas les croyants à donner justement dans le même sens et à assurer aussi la ssuite?
Le pape, voyez-vous, s'octroie bien des droits. C'est pourquoi son discours n'est plus crédible!