Mgr Hector Aguer |
Donc, l’Argentine, terre où les évêques parlent… Je vais citer de nouveau Mgr Hector Aguer, archevêque de La Plata qui à temps et à contre-temps, alerte ses ouailles et ses compatriotes sur les réalités de notre temps, par rapport à la foi. Sa dernière chronique hebdomadaire sur AmericaTV, Claves para un mundo mejor (clefs pour un monde meilleur) était consacrée à la fécondation in vitro (FIV), pour l’invention de laquelle le Dr Robert Edwards a reçu cet année le prix Nobel de médecine.
Rappelant que la technique s’est répandue dans le monde entier et même en Argentine où elle n’est pas du tout réglementée, l’archevêque parle clair :
« En premier lieu il faudrait rappeler que le laboratoire n’est pas le lieu adéquat pour la conception d’un être humain. Il n’est pas conforme à la dignité de la personne humaine qui, comme l’enseigne le Concile Vatican II, est le seul être du cosmos visible qui a été voulu pour lui-même, à l’image et à la ressemblance de Dieu. Dès lors, dans la technique qui a fait l’objet d’une aussi haute reconnaissance, se présente une ambiguïté fondamentale : on croirait que par le moyen de la manipulation des gamètes, comme s’il s’agissait d’un objet industriel, on pourrait fabriquer un être humain. Mais ce n’est pas cela qui correspond à la dignité de la naissance de la personne. »
Précisant que quel que soit son mode de conception, l’embryon est un être personnel, Mgr Aguer souligne que cela devient encore plus visible dans la FIV puisque « dès le commencement, dès l’instant de la conception, lorsque les deux gamètes s’unissent, apparaît un nouvel être caractérisé par un ADN qui l’identifiera jusqu’à sa mort et tout au long de son développement vital, quel qu’il soit ».
« Par le moyen de la FIV le scientifique, nous pourrions dire le technicien, se fait le maître de la vie et de la mort. On sait bien que pour une naissance obtenue, il y a une déperdition d’une quantité notable d’embryons, et que d’autre part, la sélection est communément pratiquée. On choisit ceux qui se trouvent dans les meilleures conditions, ceux dont on peut prévoir qu’ils ne présenteront aucune déficience ; les autres sont écartés comme autant d’objets biologiques inutiles. Et pourtant : il s’agit d’êtres humains, il s’agit de personnes humaines. »
Pour légitime qu’il soit, rappelle encore Mgr Aguer, le désir d’enfant du couple doit se conformer à des règles éthiques objectives :
« La technique de la fécondation in vitro consiste à jouer avec la vie et la mort de milliers et de milliers d’êtres humains. Nous pourrions parler, à propos de cette question, d’un nouvel holocauste, qui s’ajoute à celui, déjà connu, de l’avortement. »