Les évêques du Paraguay viennent de publier une déclaration sur le projet du gouvernement de ce pays de mettre en place une « éducation sexuelle » insuffisamment respectueuse d’une vraie éthique. Ils s’élèvent notamment contre son parti pris en faveur de « l’idéologie de genre ».
Tout en affirmant que l’intention du ministère de l’Education est « bonne », les évêques soulignent que le programme contient à leur avis « quelques ambiguïtés, incohérences et contradictions dans ses fondements philosophiques, anthropologiques et culturels, qui peuvent causer des inquiétudes à la pensée culturelle du Paraguay, qui a sustenté notre histoire et nos familles ».
« Nous considérons que le document se présente comme pluraliste et démocratique, mais qu’il occulte certains points de vue, spécialement ceux qui proviennent des confessions religieuses. Il critique l’histoire d’une vision moralisatrice de la sexualité, ou d’une vision purement informative, mais il ne parle pas des limitations de son propre point de vue. (…)
Un point fondamental du débat est le statut que l’on accorde – ou non – à la différence sexuelle. Nous croyons que le sexe détermine une identité psycho-sexuelle, une dimension très importante de l’identité. Le document le présente come un fait biologique sur lequel on va ensuite échafauder des structures culturelles relatives depuis un point de vue existentiel et de l’expérience, en essayant ainsi d’écarter ce qui est donné par la nature. »
Il s’agit là d’une description exacte de ce que veut imposer l’idéologie du genre qui, aussi bien en Amérique latine que dans nos pays d’Europe, est poussée partout et notamment dans les programmes scolaires. (Il en est très explicitement ainsi dans le programme de la nouvelle option dans la seconde réformée, « Sciences économiques et sociales, matière d’exploration », comme j’ai eu l’occasion de l’exposer dans le détail dans Présent.)
Les évêques soulignent donc que « la différence du sexe – homme ou femme –, symbole de toutes les autres différences, doit rester au centre de nos valeurs sociales, et doit être promue et protégée ». « L’oublier, l’occulter, la minimiser, c’est promouvoir le sexe sans sexualité véritable », ajoutent les évêques, ajoutant que l’Eglise est prête à participer à l’élaboration du programme en apportant la lumière de sa doctrine sociale relative à la famille et à la sexualité.