El Salvador reste lui aussi sous le coup de l’agitation pro-avortement, qui n’a rien de fortuit et qui émane des organisations internationales et des ONG. Le Comité des droits de l’homme de l’ONU vient ainsi de faire pression sur le pays latino-américain pour qu’il légalise la mise à mort de l’enfant à naître en passant par une première étape : « Prendre des mesures pour empêcher que les femmes qui s’adressent aux hôpitaux publics soient dénoncées par le personnel médical ou administratif pour avoir commis le délit d’avortement. »
L’argumentation des pro-avortement se situe comme d’habitude à un niveau qui frappe les sentiments en un point bien calculé – et empêche de réfléchir.
Ici l’idée est la suivante : il serait répugnant de condamner et d’emprisonner une femme qui, dans sa détresse, aurait eu recours à l’avortement.
Cette répugnance, ne nous y trompons pas, s’inscrit dans l’idée chrétienne encore largement répandue du pardon et de la miséricorde, en même temps qu’elle prend acte de la souffrance ce la femme qui a infligé à elle-même la pire des punitions en prenant elle-même la responsabilité de la mort de son propre enfant.
Reste l’injustice objectivement commise à l’égard de cet enfant… L’opportunité d’une peine pénale infligée dans de tels cas à la mère se juge aussi par rapport à cette injustice et par rapport à son pouvoir dissuasif, pour mieux encore protéger la vie naissante dans les pays où l’avortement demeure un délit. Question prudentielle où il faut tenir compte de la situation du pays, du contexte légal et de celui de l’opinion, de la bonne ou de la mauvaise formation générale des consciences et, bien sûr, dans les cas concrets , des circonstances atténuantes comme les pressions des proches et la situation personnelle de celle qui choisit d’avorter.
Tout cela pour dire que cette question ne peut pas être résolue par une phrase lapidaire du genre : « Mais vous voulez envoyer des femmes en prison ! »
La Commission des droits de l’homme de l’ONU fait à peu près cela en créant immédiatement une image subliminale : celle de femmes se vidant de leur sang à la suite d’un avortement clandestin et qui n’osent pas demander les secours d’urgence dont elles ont besoin, de peur d’être dénoncées à la police. Ou encore celle de femmes qui, une fois tirées d’affaire à l’hôpital, sont aussitôt remises à la police.
Or cela n’existe pas au Salvador…
Pour la Fondation Si à la Vida (Oui à la vie), Regina Cardenal a rappelé que la manipulation n’est pas neuve. « Il y a quelques années dans le New York Times avaient paru une série de mensonges sur les lois » du Salvador ; le journal affirmait même que des femmes condamnées à 30 ans pour avortement croupissaient en prison. « Nous avions vérifié : il n’y avait pas même une femme condamnée. Ils se servent de mensonges parce que l’avortement est un business, et c’est pourquoi les pressions ne sont pas près de s’arrêter. »
Regina Cardenal, rappelant que le président Mauricio Funes avait désavoué la directrice de l’Institut salvadorien pour le développement de la femme, Julia Evelyn Martinez, qui avait pris sur elle de signer le Consensus de Brasilia en s’engageant auprès des organismes internationaux à ce que le Salvador modifie ses lois pour légaliser l’avortement. Mme Cardenal rappelle que ce sera bien difficile à quiconque « car pour ce faire, il faudrait modifier la Constitution, chose très compliquée à l’heure actuelle » puisqu’elle reconnaît toute personne humaine dès l’instant de la conception.
De son côté, l’avocate pro-vie Georgina Rivas a déploré auprès d’ACIPrensa les manœuvres d’organisations internationales qui existent théoriquement pour protéger l’humanité et qui se dressent maintenant contre elle. « La preuve d’une erreur aussi profonde est que l’on veut promouvoir la liberté de la femme de faire du tort à son propre corps, à son psychisme, à son esprit et à son don le plus précieux, cette vie qu’elle porte en son ventre. »
Source : ACIPrensa.