Barbara Mikulski l’espère, en tout cas : la sénatrice démocrate est derrière l’amendement qui fait son chemin depuis l’adoption de l’Obamacare – à coups de lobbying grassement payé par les fabricants de contraceptifs – et la presse en a fait un des gros sujets de ces derniers jours, indication des progrès du dossier. On parle même d’une nouvelle « révolution contraceptive » aux Etats-Unis avec la diffusion massive de nouveaux contraceptifs, plus modernes, plus efficaces et surtout plus chers qui ont déjà cours dans d’autres pays développés.
A la demande d’Obama d’organiser un réaménagement de sa loi sur l’assurance santé socialisée, des experts vont se réunir dès novembre pour conseiller le gouvernements sur le libellé exact des soins qui devront être totalement gratuits désormais ; pour Barbara Mikulski, il s’agit clairement d’y inclure toute forme de « planning familial ».
Peut-on cependant considérer la contraception, qui vise à suspendre le bon fonctionnement naturel de l’organisme féminin, comme une « médecine préventive », condition pour l’intégrer dans l’Obamacare ? Et – deuxième question – comment lui faire passer la barre de l’interdiction imposée lors du vote du plan de santé de faire financer l’avortement par des fonds publics, même si cet interdit contient déjà des imperfections dangereuses ?
La réponse tient en quatre mots : par la mauvaise foi. On trouve évidemment des gynécologues pour faire la réclame de la contraception, comme par exemple le Dr David Grimes de l’Université de la Caroline du Nord : « La contraception est voisine de l’immunisation en ce qui concerne les dollars épargnés pour chaque dollar investi. L’espacement des enfants permet des grossesses optimales et âtsune éducation des enfants optimale. La contraception est le prototype de la médecine préventive. » Oubliés, les effets néfastes de la pilule. Oublié, le principe selon lequel la médecins n’est pas là pour bloquer quelque chose qui fonctionne bien et normalement. Oubliés, les dégâts moraux de la révolution contraceptive.
Et pour ce qui est du financement des divers types de contraceptifs qui sont, selon les cas, parfois, souvent ou toujours abortifs à un stade très précoce de la grossesse, il contredit en lui-même l’interdit négocié pour permettre l’adoption de l’Obamacare.
Le marché des contraceptifs est déjà gigantesque aux Etats-Unis : ils sont prescrits pour une valeur de 93 millions de dollars par an aux termes d’une étude de marché citée
ici, et on trouve des pilules génériques à 9 $ par mois.
Tout en reconnaissant que la moitié des grossesses indésirées aux Etats-Unis surviennent chez des femmes sous contraception, ses promoteurs, comme Planned Parenthood (le Planning) assurent que la gratuité mettrait un terme aux oublis et feraient baisser le taux des grossesses, celui des avortements et celui des grossesses adolescentes, ce qui reste à démontrer, notamment en permettant à celles qui renoncent à des contraceptifs longue durée ou qui sont incommodées par les génériques de se tourner vers des produits de meilleure qualité. (Mais qu’est-ce qu’on leur fait donc avaler ?)
Planned Parenthood est en train de pousser à la roue pour obtenir la gratuité absolue en finançant une étude sur 10.000 femmes à Saint-Louis (Missouri) qui reçoivent toute la contraception gratuite de leur choix (le projet s’appelle Contreceptive CHOICE) pourvu qu’elles soient nombreuses à privilégier les implants et les dispositifs intra-utérins, plus chers à l’achat mais jugés plus efficaces. Elles ont été en tout cas 70 % à opter pour ces moyens qui ont la faveur du Planning et qui ont un effet soit souvent, soit toujours abortif.
On n’arrête pas un massacre qui marche !