Alors que l’Eglise catholique s’oppose aux Philippines à la légalisation de la contraception artificielle, plusieurs groupes d’affaires de ce pays ont publié une déclaration en faveur de la diffusion de contraceptifs au sein des programmes de planning familial de l’Etat. Le Management Association of the Philippines, le Makati Business Club, la Chambre de commerce et d’industrie des Philippines, la Financial Confederation des Philippines et l’Employers Confederation des Philippines ont publié une déclaration commune de soutien aux pouvoirs publics qui, sous la conduite de Benigno Aquino III, entendent imposer le contrôle artificiel des naissances.
De quoi je me mêle !
C’est en effet la question qu’on se pose devant cette mobilisation des hommes d’affaires et d’argent et des gros employeurs philippins pour « réduire la pauvreté et améliorer la santé maternelle et infantile ».
Bien entendu, éviter des naissances cause moins de tracas et permet d’économiser des fonds qu’il faudrait sans cela engager pour améliorer l’accompagnement sanitaire des grossesses et des accouchements, assurer un véritable accès au soins des plus pauvres, et verser des salaires décents aux chefs de famille afin que l’arrivée d’un enfant ne soit jamais perçue comme une catastrophe.
Catholiques malgré tout dans l’ensemble, le groupe des signataires assure son « opposition sans équivoque à toute mesure qui justifie l’avortement de n’importe quelle façon ». Catholiques… mais affreusement mal formés : de l’exigence de la foi d’abord, qui oblige à trouver d’autres moyens de lutter contre la pauvreté et à ne promouvoir que des moyens moralement licites de régulation des naissances. Catholiques… mais affreusement mal informés, puisqu’un grand nombre de moyens contraceptifs, depuis la contraception chimique sous ses diverses formes jusqu’aux stérilets sont abortifs, soit à l’occasion, soit tout le temps.