Romandie.fr publie le texte intégral de cette dépêche de l’AFP (vous apprécierez la référence à « certains régimes autoritaires du siècle passé !) :
Violent réquisitoire des évêques polonais contre la fécondation in vitro
VARSOVIE – Les évêques polonais ont lancé un violent réquisitoire contre la fécondation in vitro (FIV), dans une lettre adressée aux plus hautes autorités du pays, lundi, à quelques jours d’un débat parlementaire sur ce sujet.
Dans leur texte destiné au président, au Premier ministre et aux parlementaires, les évêques ont dénoncé la FIV qu’ils considèrent comme « la petite soeur de l’eugénisme », une science consacrée à l’amélioration des caractères génétiques des populations humaines, utilisée notamment par certains régimes autoritaires du siècle passé.
Plusieurs projets autorisant la méthode de fécondation in vitro seront présentés cette semaine à la chambre basse du Parlement, allant de son interdiction totale punie par la prison jusqu’à l’autorisation de la FIV remboursée par l’Etat.
La fécondation in vitro est une pratique répandue en Pologne mais elle échappe à toute régulation juridique.
Les évêques ont mis en garde les députés contre l’adoption de solutions « non compatibles aussi bien avec les arguments objectivement scientifiques sur les débuts de la vie biologique de l’homme qu’avec les indications morales claires du Décalogue et de l’Evangile ».
« Chaque fois, à différentes étapes de ce procédé médical (FIV), la mort attend de nombreux êtres humains. Davantage encore sont soumis à l’hibernation », souligne la lettre citée par l’agence catholique de presse KAI.
Le texte est signée par le président de la conférence épiscopale polonaise, l’archevêque Jozef Michalik et le président du groupe d’experts de l’épiscopat pour les questions bioéthiques, l’archevêque Henryk Hoser.
Selon eux, cette méthode est « dangereuse pour les enfants conçus avec elle », qui sont exposés notamment à des risques accrus de maladies génétiques.
Dans une interview récente, Mgr Hoser a lancé un avertissement aux députés votant en faveur de la fécondation in vitro. Selon lui, « ils se retrouveront automatiquement en dehors de la communauté de l’Eglise ».
Dans des déclarations précédentes, les évêques polonais ont qualifié la FIV de “sorte d’avortement raffiné”, et ses partisans de “schizophrènes moraux”.
Les évêques proposent de remplacer la FIV par des programmes de lutte contre la stérilité ou par l’adoption d’enfants.
(©AFP / 18 octobre 2010 18h16)
En attendant de disposer du texte complet des évêques polonais – pour savoir s’il soulève également de la question de l’inconvenance de la fécondation artificielle qui ne saurait remplacer l’acte d’amour qui, dans le plan divin, devrait être à l’origine de toute nouvelle vie humaine – on peut souligner leur courage d’aller à contre-courant dans un domaine difficile. Il n’est pas aisé en effet de dénoncer une pratique perçue par beaucoup comme une merveilleuse solution à la stérilité, d’autant qu’elle semble donner la possibilité non seulement de mettre fin à de réelles souffrances, mais aussi d’accueillir de nouvelles vies humaines.
L’argument des multiples morts causées par les manipulations d’embryons a ici toute sa place, car elle rend plus facile à comprendre la position si contestée de Donum vitae à propos de toutes les fécondations in vitro, même celles dites « homologues », c’est-à-dire sans l’apport de matériel génétique extérieur au couple qui y a recours.