Monseigneur Domingo Ulloa, archevêque de Panama, n’a pas peur de ne pas chanter à l’unisson de la pensée unique. Interrogé à propos d’un projet de loi faisant encourir à l’insulte ou la moquerie à l’égard des homomsexuels une amende de 5.000 dollars et un an d’emprisonnement, le prélat a déclaré qu’on jouait là « un peu avec le feu ».
Il faut certes travailler pour arriver à une culture de respect des autres, a-t-il précisé, mais il a réitéré son refus de vois mis sur un même plan des unions homosexuelles et le mariage authentique entre un homme et une femme : « En premier lieu, nos peuples ont des valeurs très précises qu’il est nécessaire de respecter et de préserver » – y compris lorsqu’on se sent « moderne » : ces concepts qui apparaissent comme l’expression de la moralité moderne, « nous ne pouvons les accepter ».
Mgr Ulloa a désigné l’idée que l’on donne aux enfants à travers ces lois comme une des raisons de les rejeter : « J’ai l’impression que c’est un peu jouer avec le feu, il est dangereux d’attirer l’attention sur ces choses, tout comme le font ces lois de non discrimination : on ne peut adopter une loi pour des groupes déterminés, et parfois ces lois se prêtent à d’autres utilisations… Nous rejetons rondement toutes ces situations qui peuvent exister à propos des unions entre personnes de même sexe. » (Précisons que ces propos ont été tenus à la forme orale en réponse aux questions d’un journaliste de RPC Radio).
D’autres interviews sur le même thème réalisées par La Estrella Online ont exprimé des points de vues similaires. Ainsi la sychologue Géraldine Emiliani a affirmé que le projet était « dangereux » parce qu’il porte atteinte à la liberté de comportement et d’expression. « Si tu parles mal d’un homosexuel et que, pour l’avoir offensé, tu dois aller en prison, c’est une chose très dangereuse. Chacun est maître de lui-même, il faut bien se conduire, sans agression ni offense, mais il n’est pas vrai qu’une loi puisse me dire que c’est ce que je dois faire. »
De son côté le Movimiento Pro-Familia y Pro-Valores qui rassemble des catholiques et des chrétiens de diverses dénominations a également dénoncé le projet qui s’appuie sur l’idéologie de genre, rappelant qu’une telle loi anti-discrimination prétend sanctionner les hétérosexuels, les pasteurs et les prêtres qui prêchent contre toutes sortes de péchés.
Toutes ces déclarations sont à retenir dans un contexte où la frontière est mal définie entre ceux qui acceptent le mariage homosexuel et ceux qui, sous prétexte de ne pas aller jusque-là, s’accommodent désormais des unions civiles assorties de droits, ou encore entre les extrémistes de la répression anti-homophobe et ceux qui entendent bien que l’on puisse continuer de donner un jugement moral sur l’activité homosexuelle mais qui n’osent pas dénoncer les lois contre les insultes, injures, etc. visant spécifiquement les homosexuels – comme si les lois communes qui répriment ces comportements délictuels n’avaient pas pour vocation de protéger tout le monde, sans créer des circonstances aggravantes ou des lois plus sévères pour tel ou tel.
Source : AciPrensa.