Aux termes d’une enquête auprès de près de 2.000 Chinoises, le stérilet (dispositif intra-utérin en cuivre) est 100 % efficace pour empêcher une grossesse après un « rapport non protégé », soit plus que la pilule du lendemain, et surtout pendant une durée bien plus longue : dans cette étude du Dr Shangchun Wu de l’Institut national de recherche sur le planning familial auprès de femmes venues demander une contraception d’urgence dans des cliniques de planning après un rapport remontant à moins de cinq jours, l’efficacité prouvée est d’un an.
Sur les près de 2.000 femmes concernées, 75 % sont revenues pour une visite de contrôle un an plus tard en portant toujours le stérilet : seules quatre d’entre elles étaient tombées enceintes au cours de cette période. Au cours de l’année, 100 femmes se sont fait enlever le stérilet en raison de ses effets secondaires.
Aux Etats-Unis, on signale que le stérilet n’est guère utilisé comme « contraception d’urgence » et on le laisse implanté pour une durée pouvant atteindre 10 ans, même si les médecins peuvent faire le choix de l’utiliser à la place de la pilule du lendemain.
Le stérilet, qui se présente comme un « T » en plastique recouvert de cuivre, a pour effet de provoquer une inflammation stérile de l’utérus qui présente un double effet : elle affecte les cellules comme les gamètes, et peut donc détruire les spermatozoïdes, et elle empêche la nidation de l’embryon si la fécondation a lieu. Autrement dit : l’effet n’est pas seulement contraceptif (empêchement de la contraception) mais aussi et surtout contragestif : empêchement de la poursuite d’une grossesse déjà commencée. Vu les délais et les taux d’efficacité comparables de cette méthode et de la pilule contraceptive, voilà un élément de plus qui permet de penser que la « contraception d’urgence » est étudiée pour avoir potentiellement un effet abortif très précoce.
Une chercheuse américaine, le Dr Emily Godfrey, a participé à l’étude du Dr Shangchun Wu ; répondant à des questions de
Reuters elle signale que des études précédentes permettaient de conclure elles aussi à l’efficacité immédiate du stérilet après un « rapport non protégé » – voir par exemple cet article publié en 2004 sur le site de vulgarisation médicale français
doctissimo – alors que la pilule du lendemain affiche une efficacité de 99 %. Mais celle-ci n’empêchera pas une grossesse huit jours plus tard en cas de nouvelle relation sexuelle.
Le Dr Godfrey estime qu’il est à la fois plus facile d’aller chercher la pilule du lendemain sans ordonnance dans la pharmacie la plus proche – plutôt que d’aller faire installer un stérilet chez un médecin – et beaucoup moins onéreux. Soit environ 50 $ pour la pilule aux Etats-Unis (contre 7 € en France) et environ 500 $ pour le stérilet à la charge de la patiente (contre 24 à 126 €, partiellement remboursés par la sécurité sociale en France).
Un autre spécialiste du contrôle des naissances, à Princeton, le Dr James Trussell, déplore qu’on n’implante pas davantage de stérilets aux Etats-Unis : plus chers sans doute, mais « vous en avez bien plus pour votre dollar », assure-t-il.
Alors ? Alors j’imagine qu’il y aura bientôt une nouvelle campagne en faveur du stérilet, même chez les plus jeunes et chez les femmes n’ayant pas eu d’enfant. L’accent est mis sur le côté « inoffensif » de la méthode à qui l’on reprochait d’être inconfortable, cause de règles abondantes et douloureuses, d’infections au moment de la pose et même de grossesses extra-utérines et de stérilités. Inconvénients dont on nous explique désormais qu’ils ont assez largement disparu.
Les femmes portant des stérilets peuvent avorter de manière précoce à chaque cycle. Elles sont le rêve de tout allumé de la culture de mort : vues et se percevant comme stériles pendant de longues périodes, et en même temps rejetant à leur insu le plus souvent le tout-petit qui s’est formé dans leur sein.
Prochaine étape pour les toutes jeunes filles ?