Une femme médecin australienne, Adrienne Freeman, s’apprête à mettre en ligne, au mois d’octobre, un site sur l’auto-avortement avec mode d’emploi à la clef de la molécule misoprostol dont l’utilisation est jugée dangereuse pour la mère dans ce contexte. Cette gynécologue-obstétricienne est prête à prendre le risque de recommander une procédure médicamenteuse aux internautes qui est à la fois illégale et risquée. Son site comportera des vidéos et divers documents pratiques et théoriques sur ce moyen abortif controversé même dans les milieux pro-avortement.
La gynéco promet de fournir des instructions simples et claires, assorties d’informations scientifiques et de rapports d’expérience personnels, pour mettre fin à une grossesse à n’importe quel moment de la gestation. Elle assure ne fournir aucune information qui ne soit déjà publique mais veut la rassembler en un seul endroit, pour qu’elle soit facile d’accès même pour les femmes habitant des régions isolées ou trop provinciales qui n’ont personne vers qui se tourner pour mettre fin à leur grossesse.
L’initiative voit le jour alors que le Queensland est en plein débat sur l’avortement et fait suite, assure Adrienne Freeman, à la procédure pénale engagée contre une femme qui sera jugée le 12 octobre pour avoir tenté, selon l’accusation, de mettre fin à sa propre grossesse en utilisant des comprimés de misoprostol (cytotec) importés d’Ukraine, en décembre 2008. Elle encourt une peine de sept ans d’emprisonnement.
Mme Freeman elle-même est sous le coup d’un jugement du tribunal des praticiens de santé, contre lequel elle a fait appel, qui l’avait jugée coupable de conduite non professionnelle pour avoir aidé une prostituée à avorter à domicile à 19 semaines de gestation.
Si ce projet voit effectivement le jour, la question se pose de la responsabilité de ce médecin en cas d’accident lors de l’utilisation du misoprostol sur les conseils professionnels d’Adrienne Freeman : déjà dangereuse pour les femmes en début de grossesse lorsqu’elle est utilisée seule pour avorter, elle peut avoir des conséquences tragiques (hémorragie) à un stade plus avancé.
Les partisans les plus extrêmes de l’avortement estiment toutefois que les dangers encourus aboutissent à moins de mortalité que les accouchements non désirés !