Cette information britannique a déjà paru dans la presse française : je renverrai donc au très emblématique Figaro Madame, le magazine féminin porno-chic qui accompagne ce journal si « convenable » et si merveilleusement renseignant par le biais de son « Carnet mondain » qu’est Le Figaro. On apprend que dès la semaine prochaine, la branche britannique de l’association Marie Stopes International diffusera une campagne publicitaire télévisée pour faire la promotion d’une dizaine de ses cliniques d’avortement au Royaume-Uni.
Le magazine féminin de la droite caviar n’a rien trouvé de mieux que d’interroger Jacqueline Mazzola, membre de la commission avortement du Mouvement français pour le planning familial : est-ce une bonne chose ? Serait-ce envisageable en France ?
Mme Mazzola n’y voit pas d’inconvénient à titre personnel, si les femmes sont bien reçues dans ces cliniques, mais elle se demande si c’est le cas et si les « IVG » y sont bien remboursées. (Sur ce point elle ne devrait pas avoir d’inquiétude ; le gouvernement britannique alloue annuellement 30 millions de livres à l’association pour couvrir ses activités à hauteur de 80 %, dont 65 000 avortements par an, et « Marie Stopes » a tiré profit de son statut d’association à but non lucratif pour pouvoir faire sa pub sur Channel 4, chaîne publique.)
Et Mme Mazzola rappelle la campagne d’affichage pro-contraception et avortement du MPFP de cet hiver, sans signaler qu’elle est parfaitement légale en raison de la loi Aubry modifiant les dispositions de la loi Veil : la publicité pour la contraception et pour l’avortement ne sont plus des délits depuis 2001.
La question posée ensuite par Gaëlle Rolin, journaliste au Figaro Madame, vaut bien plus le détour que la réponse qui lui est donnée : « Faire des spots de ce genre à la télévision, n’est-ce pas donner du grain à moudre aux associations pro-life ? »
Au Royaume-Uni, la nouvelle de la campagne de mort a été accueillie avec moins de flegme. Des associations pro-vie ont saisi les autorités de surveillance de la publicité, comme le Christian Institute qui demande que la diffusion soit stoppée tant qu’il n’y aura pas eu de débat public sérieux auquel Channel 4 ne saurait prendre part, vu que la chaîne s’est rangée du côté des avorteurs, d’autant que Marie Stopes a déclaré vouloir faire sauter le « tabou » de l’avortement avec cette campagne.
Un site anglican « orthodoxe » signale de son côté qu’une consultation téléphonique est facturée 80 livres par Marie Stopes, et qu’une « IVG » peut coûter jusqu’à £1.720 livres à 19 à 24 semaines…
L’association SPUC (association pour la protection des enfants à naître) a indiqué qu’elle cherche actuellement le meilleur moyen légal de contrer l’initiative de Marie Stopes. Anthony Ozimic, son directeur de la communication, commente :
« Bien que Marie Stopes se présente comme association caritative qui vient en aide aux femmes, elle a un intérêt économique dans l’augmentation de la demande d’avortement. Marie Stopes a une attitude cavalière par rapport aux restrictions légales à l’avortement, et a été impliquée dans des avortements illégaux à l’étranger. Marie Stopes, pas plus que n’importe quelle organisation similaire, ne devrait avoir la permission de faire de la publicité pour le meurtre d’enfants à naître. »
Pour Ozimic, la publicité télévisée aboutirait nécessairement à banaliser l’avortement et à multiplier les drames et les traumatismes chez les femmes qui y auraient recours. Et d’ajouter (ce qui en France n’est plus vrai !) : « L’avortement, selon la loi anglaise, est un acte criminel. La publicité en faveur d’un crime n’est pas permis. »
Ozimic assure que la loi européenne interdit la publicité pour des actes médicaux comme l’avortement : point à vérifier !
Dans cet article sympathique à Marie Stopes, à qui l’association doit son nom, on peut vérifier les prises de position eugénistes de cette femme née en 1880, qui estimait la stérilisation bonne et nécessaire pour les femmes déficientes, de basse caste, pauvres, etc.
http://leblogdejeannesmits.blogspot.com/
© leblogdejeannesmits