On sait que le 3e Programme national des droits humains du Brésil, en cours d’adoption, qui contenait à l’origine le principe de la dépénalisation de l’avortement, a fait l’objet de multiples critiques, tractations et allées et venues. Où le président Lula – par « choix personnel », a-t-on pu entendre, ce dont les pro-vie brésiliens sont loin d’être convaincus –, craignant d’être déstabilisé par la forte opposition de l’Eglise catholique, a été crédité par certains mouvements pro-vie d’avoir fait éliminer au moins les dispositions facilitant l’avortement du projet de loi.
J’écrivais ici le 17 mars que, même si le ministre pour l’Egalité, Paulo Vannuchi, venait d’assurer qu’il en serait ainsi, la loi conservait sa rédaction initiale et que seule était promise une « marche arrière » du gouvernement sur l’avortement, tandis que la que la question des unions homosexuelles resterait à la discrétion du Congrès des élus.
Mardi dernier, ce même ministre a assuré qu’il était important de maintenir les dispositions sur l’avortement afin que la société puisse discuter la question de sa dépénalisation.
Pourquoi cette nouvelle marche arrière ? Paulo Vannuchi a clairement invoqué les derniers documents de l’ONU qui fait de l’avortement « une question de santé publique » et assure que les « législations d’interdit ne sont pas la solution à ce problème, où que ce soit dans le monde ». Il s’exprimait devant la Chambre des députés lors d’une audience publique devant les commissions chargées des droits humains et des minorités. Donc, loin d’être éliminée de la loi, la dépénalisation de l’avortement sera laissée à l’appréciation du pouvoir législatif.
Car au Brésil comme ailleurs, les promesses n’engagent que ceux à qui elles sont faites.