Lors de sa conférence annuelle nationale sur la prévention des maladies sexuellement transmissibles (MST), le « Center for disease control » (CDC, l’équivalent d’un Centre de veille sanitaire) a rendu publics des chiffres peu politiquement corrects sur la prévalence disproportionnée du sida et de la syphilis parmi les hommes américains homosexuels ou bisexuels. Le taux de nouveaux diagnostics parmi cette population a été extrapolé à partir des chiffres de la veille médicale en 2007 et de ceux du recensement de la population, étant retenue la proportion d’hommes ayant reconnu avoir eu des rapports homosexuels au cours des cinq dernières années.
Le résultat est explosif : par rapport aux hommes hétérosexuels, les hommes ayant eu une activité homosexuelle présentent un taux de nouvelle infection HIV 44 fois plus grand, et plus de 40 fois plus grand que celui des femmes sur la même période. L’étude parle de 522 à 989 nouveaux cas pour 100.000 chez les homosexuels contre 12 pour 100.000 chez les autres hommes et 13 pour 100.000 chez les femmes.
Les nouveaux cas de syphilis primaire et secondaire sont plus de 46 fois plus fréquents chez les hommes homosexuels ou bisexuels que chez les autres hommes, et plus de 71 fois plus fréquents que chez les femmes. Soit 91 à 173 cas pour 100.000 contre 2 et 1 cas respectivement chez les autres hommes et chez les femmes.
Le Dr Kevin Fenton du CDC parle de « disparités sanitaires saisissantes » entre les différentes catégories de population, et réclame des efforts plus importants pour la prévention du sida et d’autres MST au bénéfice de la population homosexuelle mâle.
Parmi les facteurs qui expliquent ces chiffres, le CDC évoque le plus fort taux d’infection déjà enregistré parmi la communauté homosexuelle, une certaine négation du risque notamment chez les jeunes et les bi, et la difficulté de prendre des précautions de manière systématique tout au long de la vie, l’ignorance des risques liés à certaines pratiques. Le CDC ajoute que certains facteurs comme l’homophobie « peuvent » empêcher les hommes ayant une activité homosexuelle de rechercher des moyens de prévention, de dépistage et de traitement.
Le CDC rappelle que la sodomie subie est l’un des principaux facteurs de transmission.
« Il est particulièrement important de trouver des solutions pour les jeunes hommes gays et bi, de manière à ce que le HIV ne devienne malgré nous un rite de passage pour chaque nouvelle génération d’hommes gays », estime le CDC.
La chasteté, par exemple ?