Gijs Vermeulen, 24 ans, homosexuel déclaré, « Prince Carnaval » des réjouissances de cette année dans la petite ville brabançonne de Reusel, n’est pas content du tout. Le curé de la paroisse dans cette province catholique – et réputée pour sa bonne humeur et son bon humour – a décroché son téléphone il y a quelques jours pour annoncer à « Gijs den Urste van Narrendonk » (nom choisi par le roi élu des festivités) qu’il ne lui donnerait pas la communion lors de la messe célébrée pendant les jours de carnaval et à laquelle assistent tous les participants officiels, en raison de son style de vie homosexuel ouvertement revendiqué.
Le jeune homme, barman de son état, avait mis l’accent sur ses choix de vie dans la revue officielle du carnaval 2010, affichant la photo de son concubin depuis 5 ans qui fait partie de sa suite « princière ».
Le curé, l’abbé Luc Buyens, avait fait savoir discrètement à Gijs Vermeulen, « traditionnellement » chargé en tant que « Prince carnaval » de lire un texte lors de cette messe, qu’il lui donnerait simplement une bénédiction (une petite croix tracée sur le front) lorsqu’il s’approcherait de la sainte table le premier, comme c’est aussi l’usage (depuis quand ?). Et malgré une demi heure de protestations au bout du fil, le prêtre refusa de revenir sur sa décision. Même si elle était « digne du XIVe siècle », comme le lui déclara Gijs Vermeulen.
Celui-ci s’est vivement plaint de son curé. Ne voulant pas « gâcher la fête », il a assisté à la messe et lu la lecture, mais ne s’est pas déplacé pour recevoir la bénédiction du prêtre. Et il assure qu’après le carnaval, il ne manquera pas de parler au curé, au « conseil de direction » de l’église et à qui voudra bien l’entendre puisqu’il a été brimé en raison de son orientation sexuelle. « Cette histoire ne me fait pas rire du tout. J’ai été élevé en catholique, j’ai été baptisé et j’ai été confirmé. Mon grand-père et ma grand-mère trouvent l’affaire épouvantable”, a-t-il déclaré, ajoutant que après son entretien avec le conseil paroissial « cette petite souris finirait bien par avoir une queue ».
Affaire à suivre. Pendant combien de temps encore de telles « discriminations » ne seront-elles pas poursuivies en justice ?