Benoît XVI acceptait ce samedi les lettres de créance du nouvel ambassadeur du Guatemala près le Saint-Siège, Alfonso Roberto Matta Fahsen, rappelant le rôle éminent qu’a joué la religion catholique dans l’histoire de ce pays d’Amérique centrale, où les relations entre l’Eglise et l’Etat prennent la forme d’une « coopération (…) fondée que le respect et l’autonomie des sphères distinctes qui leur sont propres » et doivent trouver, assure le Saint-Père, une nouvelle impulsion.
Je vous propose ici ma traduction de quelques lignes du discours de Benoît XVI plus directement en lien avec le thème de ce blog. Il nous dit sur quoi fonder l”espérance dans notre combat.
« Les nombreuses valeurs humaines et évangéliques qui sont le trésor des citoyens de votre pays, tels l’amour de la famille, le respect des anciens, le sens de la responsabilité et, surtout, la confiance en Dieu qui a révélé son visage en Jésus-Christ, et que vous invoquez au milieu de vos tribulations, sont d’importants motifs d’espérance. De ce riche patrimoine spirituel on peut tirer les forces nécessaires pour contrer les autres facteurs qui détériorent le tissu social guatémaltèque, comme le narco-trafic, la violence, l’émigration, l’insécurité, l’analphabétisme, les sectes ou la perte des repères moraux au sein des générations nouvelles. C’est pourquoi, aux initiatives que l’on mène à bien dans votre nation pour sauvegarder et faire croître cette richesse inestimable, il faudra ajouter de nouvelles solutions, qu’il faudra trouver « à la lumière de la vision intégrale de l’homme qui reflète les divers aspects de la personne humaine, considérée à travers un regard purifié par la vérité » (Caritas in veritate). Dans cette entreprise si décisive, les autorités de votre pays pourront toujours compter sur la collaboration attentive de l’Eglise dans sa volonté constante d’ouvrir des « chemins nouveaux et créatifs » en vue de répondre aux conséquences désolantes de la pauvreté et pour faire reconnaître la dignité de chaque être humain.
« Je souhaite également manifester ma reconnaissance pour les actions menées au Guatemala pour consolider les garanties d’un véritable Etat de droit. Ce processus doit s’accompagner d’une ferme détermination, qui naît de la conversion personnelle du cœur, à éliminer toute forme de corruption dans les institutions et les administrations publiques et à réformer la justice, pour appliquer les lois de manière juste et pour éradiquer le sentiment d’impunité de ceux qui se livrent à n’importe quel type de violence ou qui négligent les droits humains les plus élémentaires. Ce travail de renforcement démocratique doit être constant, il est indispensable pour pouvoir avancer vers un véritable développement intégral de la personne, et qui se répercute dans tous les niveaux de la société, économique, culturel, territorial ou religieux.
« Dans le patrimoine culturel de votre patrie, dans l’histoire récente de pacification de la société guatémaltèque, comme dans la formulation juridique de vos lois, il y a des réalités qui définissent l’identité spécifique de votre peuple et qui peuvent avoir des retombées bénéfiques sur la stabilité politique et sociale de la zone centraméricaine. A cet égard, mérite d’être relevée la clairvoyance avec laquelle la Constitution du Guatemala garantit la défense de la vie et la protection légale de la vie humaine, depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle. J’exhorte tous les acteurs sociaux de votre pays, en particulier les représentants du peuple au sein des institutions législatives à maintenir et à renforcer cet élément fondamental de la “culture de vie”, qui contribuera sans aucun doute à accroître le patrimoine moral des guatémaltèques. »