Voici ma traduction intégrale de leur lettre, publiée lundi à San José, capitale de ce pays d’Amérique centrale.
1. Le dimanche 7 février prochain, nous Costaricains avons été conviés à élire ceux qui nous gouverneront. Devant cet événement civique, nous, évêques, en tant que pasteurs, voulons rappeler au public catholique, et à tous les hommes et femmes de bonne volonté, leur obligation morale de participer à l’élection de ceux qui régiront le destin de notre chère Nation.
2. Dans notre Exhortation pastorale, Chemin vers une démocratie authentique, nous affirmons que la politique est une noble activité, dans la mesure où elle s’engage sur les chemins de la justice, du respect de la vie humaine et du mariage, de la famille, de la liberté religieuse et de la recherche du bien commun.
3.Nous avons encore la possibilité de discerner, avec l’aide du Seigneur, sans passion, en faisant usage de la droite raison et en recherchant le meilleur pour notre patrie, lequel ou laquelle des candidats nous offre un projet réaliste pour le développement intégral de la République, le « Projet pour le Pays ».4. Comme nous le rappelle le pape Benoît XVI : « L’ordre juste de la société et de l’État est le devoir essentiel du politique. » Il ya aujourd’hui beaucoup de problèmes qui portent atteinte à cet ordre et qui, dans l’actualité, préoccupent notre peuple : les grandes différences régionales, l’insécurité des cités et la violence sociale, l’irrespect de la vie humaine, la pauvreté persistante, l’instabilité de la cellule familiale, la fracture dans l’éducation, l’inégalité économique, le chômage, la corruption, le narcotrafic, les atteintes à l’environnement, la faiblesse et l’insuffisance de certaines institutions de l’Etat, l’instabilité juridique, le désordre moral et le relativisme éthique, entre autres sujets, qui réclament des solutions claires et des propositions réalistes, justes et à l’intérieur des bornes éthiques. Voici le moment opportun pour que les partis politiques dédient une part importante de leur campagne pour attirer les voix des électeurs, pour exposer, dans un langage accessible au peuple, quelles sont leurs propositions concrètes pour répondre à ces problèmes, qui affectent gravement les Costaricains.5.Nous rappelons aux citoyens qui professent la foi dans le Christ, et spécialement aux chrétiens catholiques, que notre identité de disciples n’est pas un fait marginal qui se dilue dans l’exercice de la citoyenneté, mais que la foi chrétienne comporte nécessairement des implications sur le terrain de la morale politique et de la vie publique.
6. Nous exhortons toutes les personnes de bonne volonté à analyser, avant d’aller voter, et de discerner avec sérieux, à la lumière de la raison et de l’éthique, les contenus des divers programmes de gouvernement, ce qui leur permettra d’émettre leur vote de manière raisonnée et responsable.7. « Le développement a besoin de chrétiens qui ont les mains tendues vers Dieu en un geste de prière. » Demandons à Dieu le don de la sagesse divine pour nos futurs gouvernants, avec les paroles du roi Salomon : « Accorde-donc à ton peuple un cœur qui comprenne pour juger ton peuple, pour discerner entre le bien et le mal. »
8. En ce moment important de notre histoire, nous invitons tout le peuple de Dieu à invoquer l’aide du Seigneur et la protection maternelle de la “Negrita de los Angeles”, afin que nous ressentions une fois de plus sa présence d’intercession et qu’elle nous mène vers le renforcement de notre démocratie, dans la paix, la justice et la liberté.
Unis dans une fervente prière pour notre chère Patrie, signent les Evêques du Costa Rica…