Une étude remise au pouvoirs publics avant Noël mais seulement rendue publique ces derniers jours atteste que depuis début 2007, date à partir de laquelle une échographie totalement prise en charge par les assurances sociales est systématiquement proposée aux femmes enceintes à la 20e semaine de grossesse, le nombre d’avortements a fortement augmenté pour les bébés atteints de spina bifida et d’hydrocéphalie. Ces avortements ne sont pas comptabilisés en tant que tels : on parle d’enfants « morts nés » à la 22e semaine, le nombre d’enregistrements de ces naissances ayant donc fortement progressé en 2007 par rapport à 2006. Il semble également que le nombre d’enfants atteints d’un « bec de lièvre » (fente labiale) d « morts-nés » ait progressé sur la période 2005-2007, et que le nombre d’enfants nés vivants atteints de cette affection ait diminué, sans que la corrélation soit aussi forte, affirme le rapport.
On se demande ainsi si la prescription d’acide folique aux femmes enceintes n’a pas fait reculer le nombre fentes labiales mais pour le Dr R. Seldenrijk, président de l’association néerlandaise des patients, rien ne permet d’affirmer que le recours à l’acide folique ait significativement augmenté depuis 2005, en tout cas pas assez pour justifier le recul de cette affection fœtale.
La fente labiale se soigne par chirurgie, le spina bifida se prévient aussi par l’acide folique et se soigne par chirurgie, prothèses et éducation du malade, l’hydrocéphalie (qui lui est associée dans 80 % des cas) par neurochirurgie.
L’échographie du 2e trimestre a clairement pour but de dépister des anomalies fœtales ; elle permet la mise en place d’un eugénisme public qui ne dit pas son nom, la responsabilité des décisions étant portée par les mères ou les couples qui décident « personnellement » (mais sous quelle pression médicale ?) de recourir à un avortement dit « médical ».