Au nom de la politique de l’équité et de l’« inclusion », le ministère de l’Education de la province canadienne d’Ontario a publié un nouveau document imposant à chaque école, qu’elle soit publique ou privée (y compris, donc, les établissements catholiques) de mettre en place des programmes de prévention de la discrimination et notamment de l’« homophobie ».
Le document a reçu l’aval de l’Assemblée des évêques de l’Ontario mais pour des commentateurs catholiques canadiens, il s’agit d’une approbation bien imprudente dans la mesure où, au nom de la lutte contre les discriminations injustes contre les personnes, la répression de celle fondée sur « l’orientation sexuelle » est essentiellement utilisée pour permettre la promotion du style de vie homosexuel.
Un document de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, cité par LifeSite qui donne cette information, mettait en garde dès 1992 contre ce type de mesures de non-discrimination, soulignant que l’homosexualité constitue un « désordre objectif » et notant que son inclusion dans la listes des catégories à défendre au titre de la lutte contre la discrimination « peut facilement, sinon automatiquement, conduire vers la protection légale et la promotion de l’homosexualité ».
L’affaire se complique par le fait que le ministre de l’Education de l’Ontario, Mme Kathleen Wynne, est une lesbienne auto-proclamée…
Si le but de la nouvelle directive est de traiter tous les enfants scolarisés de manière « équitable » et non « égale » (ce qui laisse toute latitude à une politique de discrimination positive), il faut noter que son préambule prend notamment acte du fait que le nombre de « foyers homosexuels autoidentifiés » a progressé de 40 % entre 2001 et 2006 (et aussi, en passant, que la population des « minorités visibles » en Ontario a progressé quatre fois plus vite que la population dans son ensemble). Mots-clefs : genre, identité de genre, orientation sexuelle, diversité, pluralisme. Les établissements méritants, montrés en exemple, comprennent une école catholique de la région de York où un programme spécial de sensibilisation à l’accueil des LGBT (lesbiennes, bi, gay, trans).
Devant l’inquiétude manifestée par LifeSite à propos de cette nouvelle stratégie, le gouvernment de l’Ontario s’est refusé à dire si les écoles catholiques pourront dans son cadre continuer d’enseigner la morale traditionnelle à propos de l’homosexualité. Une porte-parole du ministère a refusé de répondre par oui ou par non à la question de savoir si l’enseignement moral de l’Eglise, considéré comme « homophobe » pourra toujours être enseigné dans les écoles catholiques, se contentant de citer des documents émanant de l’enseignement catholique de l’Ontario qui affirment « la diversité et l’interdépendance des peuples et des cultures du monde et qui respectent et comprennent l’histoire, l’héritage culturel et le pluralisme de la société contemporaine d’aujourd’hui ».
Charabia que l’on ne désavouerait pas de ce côte de l’Atlantique, et qui dénote le refus d’une part des hiérarchies catholiques de voir et de désigner le nihilisme des soi-disant antiracismes…