Dès l’adoption en première lecture par le Congrès des députés espagnols de la loi sur la santé sexuelle et l’interruption volontaire de la grossesse, une « plateforme citoyenne » s’est constituée en Espagne pour supplier le roi Juan Carlos de ne pas y apposer, le moment venu, sa signature. L’adoption définitive de la loi, après son passage au Sénat en février et sa relecture par les députés, est prévue pour dans trois mois. Le site majestadnofirme.com (Majesté, ne signez pas !), une initiative de « Religion en liberté », présente cette lettre que l’on peut signer en ligne.
Majesté :
Tout au long de votre règne vous avez montré aux Espagnols que vous êtes une personne courageuse, attentive aux inquiétudes de votre peuple, qui souffrez avec ceux qui souffrent.
C’est pourquoi je me dirige vers vous, vous tenant pour le dernier recours qui nous reste pour empêcher ce qui, sans aucun doute, constituera l’une des plus grandes injustices qui se seront commises au cours de l’histoire de l’Espagne. Je parle ici de la loi de santé sexuelle et reproductive et d’interruption volontaire de la grossesse, plus connue comme loi de l’avortement.
Je n’ai pas la prétention d’insister sur ce que, certainement, vous savez déjà : depuis le moment de la conception il y a une vie humaine, distincte de celle de sa mère, qui a tous les droits possibles de vivre, et contre ce droit suprême de la vie il n’est pas possible de mettre en avant un quelconque autre droit.
Il existe beaucoup d’autres solutions que l’on peut offrir aux femmes confrontées à une grossesse imprévue, mais seule votre action pourra rendre possible un consensus là-dessus. Pour sortir de ce problème, les mères ont besoin de toute la protection de l’Etat et il ne faut pas qu’elles soient conduites à commettre une terrible erreur, qui entraîne de graves conséquences physiques et psychologiques et qui les accompagnera pendant le restant de leurs jours.
Vous savez aussi que nous avons manifesté dans les rues, que la plus grande partie de la population espagnole considère l’avortement comme une catastrophe et comme un attentat contre la dignité de la femme enceinte et non pas, selon ce que prétend cette loi, comme un droit.
Ni le gouvernement, ni nos représentants au parlement n’ont été capables de comprendre, par intérêt politique ou par couardise, ce que n’importe quel être humain avec un minimum de sensibilité peut savoir : la vie humaine est sacrée et elle l’est d’autant plus qu’elle ne peut pas se défendre elle-même.
S’il vous plaît, Majesté, ne sanctionnez pas par votre signature ce nouvel holocauste. Même si cette courageuse décision doit vous causer des ennuis, sans votre signature la loi n’entrera pas en vigueur. Vous épargnerez ainsi beaucoup de douleur et de souffrances à des milliers de femmes, et, ce qui est le plus important, vous sauverez un nombre incalculable de vies qui n’ont pas la possibilité de se défendre.
Avec l’espoir d’être écouté, je prends respectueusement congé.
Plusieurs responsables des principales associations pro-vie espagnoles ont déjà signé ; leurs noms sont affichés sur le site.
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