Daniel Hamiche et Yves Daoudal ont raconté, ces jours derniers, l’affreux accident qui aboutit à la destruction par les flammes d’un avion d’affaires privé « Pilatus » auprès d’un mémorial des innocents victimes de l’avortement dans le Montana. C’était l’avion de Irving Moore Feldkamp III, propriétaire d’un florissant réseau d’avortoirs en Californie. Deux de ses filles, leurs époux et les sept enfants des deux couples ont péri dans l’accident.
« Punition » divine ? La mort nous attend tous et l’on ne peut que prier pour ceux qui ont perdu la vie terrestre, afin que, par la Miséricorde infinie de Dieu, ils entrent dans l’éternel bonheur de la vie céleste. Pour leur famille restée ici-bas, il y a à tout le moins un signe et un appel…
Il se trouve que le père Edson Rodrigues, curé de la paroisse d’Alagoinha, au Brésil – celle où eurent lieu les viols de la petite fille de neuf ans soumise à l’avortement des jumeaux qu’elle portait – publie sur son blog un témoignage qui n’est pas sans rappeler l’affaire d’Irving Feldkamp.
Seul fils d’une famille pauvre d’une province de l’intérieur du Brésil, il eut la possibilité, grâce aux sacrifices de sa famille, de faire des études. Sa mère, couturière, s’est épuisé les yeux pour avoir l’argent nécessaire aux études de médecine de son fils, qui s’était juré qu’une fois établi, il ne laisserait plus jamais la misère frapper ses parents qui l’avaient tant aidé.
De plus en plus, il chercha donc à s’enrichir ; ayant choisi la spécialité de gynécologie-obstétrique, il décida de « violer le serment » qu’il avait fait de donner la vie et sauver des vies. Son cabinet devint le plus populaire de la région : s’il faisait bien des accouchements, il ne refusait pas d’avorter :
« Comme tous ceux qui commettent ce crime, je me disais que toutes les femmes ont le droit de choisir, et qu’il valait mieux pour elles qu’elles soient assistées d’un médecin, qui ne mettrait pas leur vie en péril, plutôt que de se tourner vers des cliniques clandestines, où le taux de mortalité et de complications sont alarmants. »
Voilà un médecin prospère, mais « aveugle et inhumain » : il ne dit rien de ses activités mortelles ; ses parents sont morts, dit-il, avec l’illusion que leur fils avait réussi, que c’était un conquérant.
« J’ai élevé mes deux filles avec de l’argent taché du sang des innocents ; j’ai fait partie des plus méprisables des êtres humains. Mes mains, qui auraient dû porter la bénédiction pour la vie, ont travaillé pour donner la mort. (…)
« Je ne me suis arrêté que lorsque Dieu, dans sa sagesse infinie, a ébranlé ma conscience et fait saigner mon cœur ; il l’a fait saigner avec le même sang que celui de tous ces innocents que je n’ai pas laissé naître. Leticia, ma plus jeune fille, au printemps de sa vie, a cessé de respirer. Sur son certificat de décès, la cause de la mort fut notée ainsi : infection généralisée. Leticia, à 23 ans, était tombée enceinte, et elle a recherché la même issue que tant d’autres qui étaient venues me chercher : l’avortement. Je ne l’ai su que lorsqu’il n’y avait plus rien à faire.
« Alors que je me tenais aux côtés de ma fille, j’ai vu les larmes de tous les petits anges que j’ai tués. Pendant qu’elle attendait la mort, j’agonisais à côté d’elle ; ce furent six jours de souffrance avant que, le septième jour, elle ne parte retrouver son tout petit enfant, ce tout petit enfant qu’un médecin avait assassiné comme moi j’avais empêché (tant d’autres) de naître.
« Ce fut un temps suffisant pour réfléchir ; une réflexion qui n’aboutit qu’au matin où ma fille mourut. Epuisé par les nuits blanches, je m’endormis près de ma fille et songeai que je marchais dans un lieu totalement obscur, où l’air était chaud et humide ; je voulais respirer mais je n’y arrivais pas, je voulais fuir mais, désespéré, j’étais poussé vers un lieu où le bruit me rendait plus fou encore. C’étaient des pleurs, des pleurs d’enfants qui souffrent. Dans ma pensée, comme un rayon qui m’aurait coupé en deux, j’eus une illumination : ces pleurs étaient des cris de douleur, les lamentations des petits anges à qui j’avais ôté la vie. C’était la triste conséquence de mes actes inconsidérés.
« Je sais qu’à travers ce songe, Dieu m’a emmené dans un lieu où demeurent les petits anges quand on les empêche de naître, de façon barbare. J’ai compris que, dès la fécondation de l’ovule, la vie existe, d’où il résulte que je suis un assassin. Je ne sais si Dieu me pardonnera un jour… »
Ce médecin a fermé son cabinet, puis l’a vendu ; avec l’argent qu’il en a tiré il a ouvert une maison d’accueil pour les mères célibataires, pour y pratiquer désormais gratuitement la médecine auprès des pauvres, des désemparés, des invalides.
« Priez pour moi, priez pour moi, priez pour que Dieu aie pitié de moi et me pardonne, car je sais que je n’échapperai pas au jugement dernier. »
Vous avez bien lu : pour ce médecin repenti, et qui peut compter sur la miséricorde infinie, la tragédie qui l’a frappé est preuve de « l’infinie sagesse de Dieu ». Quant au pardon qu’il peut espérer ? La Vierge de Fatima nous demande d’implorer pour tous et même avant tout pour ceux qui en ont le plus sur la conscience : « et conduisez au ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde »…
Source : ici.