Très intéressant article de Tugdual Derville, publié notamment sur le site de Liberté politique… Mais je note qu’il cite de manière incomplète l’article 141 de la Charte des personnels de santé, publiée en 1995 sous le pontificat de Jean-Paul II. Voici ce qu’écrit Tugdual Derville :
Dans la Charte des personnels de santé édictée en 1995 par le Conseil pontifical pour la pastorale des services de la santé, il est précisé, à l’article 141, que « en certains cas, en refusant l’avortement, on porte préjudice à des biens importants qu’il est normal de vouloir sauvegarder ». Le texte évoque notamment « le cas de la santé de la mère » et celui « d’une grossesse dont l’origine est le viol ». Sans « méconnaître ou minimiser ces difficultés et les raisons qui les sous-tendent », il confirme que « la vie, en fait, est un bien trop fondamental pour être mis en comparaison avec certains inconvénients même graves ».
Cela m’a paru étrange. Une lecture rapide laisserait presque croire que l’Eglise justifie en certains cas l’avortement. L’article 141 dans sa rédaction complète affirme (c’est moi qui surligne) :
141. – Il est vrai aussi, qu’en certains cas, en refusant l’avortement, on porte préjudice à des biens importants qu’il est normal de vouloir sauvegarder. C’est le cas de la santé de la mère, de la charge d’un enfant en plus, d’une grave malformation foetale, d’une grossesse dont l’origine est le viol. On ne peut méconnaître ou minimiser ces difficultés et les raisons qui les sous-tendent. On doit pourtant affirmer aussi qu’aucune d’elles ne peut octroyer objectivement le droit de disposer de la vie d’autrui, même en sa phase initiale. « La vie,en fait, est un bien trop fondamental pour être mis en comparaison avec certains inconvénients même graves ».
Pourquoi avoir omis précisément cette phrase qui lève toute ambiguïté ?