Lifesite relaie cette information publiée mardi par le groupe d’études pro-vie catholique Children of God for Life : l’annonce de la reprogrammation de cellules adultes de peau humaine en cellules quasi embryonnaires (voir ici) a passé sous silence le réel problème éthique posé en l’espèce par le mode d’obtention de ces cellules souches.
Le Dr Theresa A. Deisher (qui dirige le département de recherche et développement d’Ave Maria Biotechnology Company), y explique dans un éditorial qu’elle a cru au départ avoir affaire à une technique qui ne présentait aucun problème d’ordre moral. Précisant qu’en elle-même, la reprogrammation de cellules adultes serait parfaitement éthique, elle montre qu’en l’espèce, une étude approfondie des moyens employés pour arriver à ce résultat ne l’étaient pas du tout.
Dans les deux cas, les études présentées conjointement aux médias comme preuves mutuelles que l’on peut obtenir de façon éthique des cellules souches de type quasi embryonnaires mais ne constituant pas des embryons, méritaient une analyse plus approfondie et experte. Il s’avère que le Dr. Shinya Yamanaka aussi bien que le Dr James Thomson avaient eu recours, dans leurs procédures parallèles, à des lignées de cellules récoltées sur un fœtus humain, produit d’un avortement volontaire. Affaire d’autant plus dérangeante qu’elle n’a pas été soulignée de façon claire dans des études qui se voulaient au service de l’éthique et que, de surcroît, il n’était nullement besoin d’y recourir ! Le Dr Deisher souligne qu’il n’aurait pas été plus difficile de recourir à une lignée de cellules « licite » pour obtenir les gênes et virus nécessaires à la reprogrammation obtenue.
Alors pourquoi ? Elle répond : l’utilisation de cellules et de tissus provenant de fœtus avortés est de plus en plus répandue aussi bien dans l’industrie du médicament (et spécialement celle du vaccin) que dans l’industrie cosmétique. Et dans la recherche… alors même qu’au cours de la dernière décennie, relativement peu de médicaments réellement innovants ont été développés (selon Biotech Industry News).
Ce serait donc avant tout un choix idéologique, une obsession autour des cellules souches embryonnaires.
Choix tellement idéologique que l’on se moque bien à l’heure actuelle de savoir si les applications thérapeutiques sont envisageables. Robert Lanza (Advanced Cell Technology) avait décrit la découverte de Yamanaka et Thomson comme la possibilité de transformer le plomb en or. « En l’occurrence, il serait plus exact de dire que ces chercheurs ont trouvé une manière de transformer le pain en détritus », commente, amère, le Dr Deisher.
Et de montrer que, depuis 1980, date à laquelle on isola des cellules embryonnaires de souris, aucune maladie, aucun handicap n’a jamais été traité grâce à elles, malgré les centaines de millions de dollars qui ont financé ces recherches. Tout simplement parce que les cellules souches embryonnaires se tranforment en tumeurs cancéreuses lorsqu’elles sont implantées chez des adultes ; c’est dans leur essence même. « La formation de tumeurs fatales constitue même l’étalon or qui permet de déterminer si une cellule est véritablement une cellule souche embryonnaire ou non. Les cellules adultes reprogrammées comportent cette caractéristique embryonnaire : elles forment des tumeurs fatales chez les adultes », commente Deisher. Et elle met au défi la communauté scientifique d’expliquer en quoi ce serait une « victoire » que de transformer d’excellentes cellules de peau en cellules cancéreuses…
A l’inverse, les cellules couches adultes, isolées au début des années 1990, sont déjà employées pour soigner des milliers de personnes : elles devraient être « notre obsession ! »
Le Dr Deisher conclut : « Est-il possible que l’attrait des cellukes souches embryonnaires dépasse l’objectuf de traiter les maladies humaines ? De façon subcosciente, notre société n’est-elle pas attirée par les vertus embryonnaires comme nous le sommes par l’idée de rester jeues ou de vivre plus longtemps ? »